Archives mensuelles : avril 2014

Les vitraux de la cathédrale Saint-Louis: une œuvre d’ Edouard Dideron

La cathédrale propose 284 vitraux, réalisés par Edouard Didron, fils adoptifs de Napoléon III, sur des dessins de l’architecte Pougnet. L’iconographie des vitraux présente des motifs arabisants, très colorés donnant à la lumière qui filtre à l’intérieur de la cathédrale des tons de bleu, de jaune ou de vert. Le vitrail de la nef centrale représente Saint-Augustin et Saint-Louis, les deux patrons de la cathédrale.

L’iconographie des vitraux reflète bien l’évolution du contexte religieux, en France, au XIXe siècle qui s’ouvre à des procédés nouveaux comme l’impression des motifs répétitifs sur les verres de bordures ou de fonds.

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un exemple de vitraux, cathédrale Saint-Louis Carthage

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Grande coupole croise du transept, cathédrale Saint-Louis Carthage

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Dome en bleu et arabesque,  cathédrale Saint-Louis Carthage

Carthage: l’histoire d’un amphithéâtre, d’un musée et d’une cathédrale

L e site historique Carthage est l’un des sites les plus visités en Tunisie. Il représente à la fois l’histoire, le mythe et la légende. Ce qui est à noter c’est que la région s’est imposé pendant des siècles un vaste empire qui couvre toute la méditerranée. Elle a connu à ses temps une grande prospérité qui s’est traduite dans plusieurs domaines tels que l’architecture: à la fin du IVe siècle, Carthage comprenait un amphithéâtre, un théâtre, des thermes, des édifices religieux, douze basilique chrétiennes et elle était desservie par un imposant aqueduc qui s’établit sur des kilomètres. « En 439, la cité perdit son prestige et fut conquise par les vandales, puis les byzantins pour passer définitivement entre les mains des arabes en 698″[1]. Les premiers récits littéraires, témoignant de l’ancienne ville antique,  ont été évoqués bien avant, dés le haut moyen âge. Lors de la disparition du roi Louis IX, mort de la peste dans les environs, la région devienne plus connu par le monde chrétien. Sinon, il faut attendre jusqu’à le début du XIXe siècle pour remette l’histoire prestigieuse de la cité de Carthage avec la conquête de l’Algérie. Face à l’engouement pour l’antiquité, certains représentants de l’Europe sont venus s’installer dans la régence Tunis, pour faire pratiquer des fouilles et dont le but de constituer leurs collections privées ou alimenter des fonds des musées. A partir de 1953, la cité Carthage devienne protéger par un parc national et incluse dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Aujourd’hui, la cité est formée d’un musée, un accropolium (ancien cathédrale) et un amphithéâtre.

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Vue de l’emprise urbaine sur Carthage

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Vue sur l’urbanisation de l’environnement du site

1.      La richesse du musée Carthage (ancien musée Lavigerie)

Fondé en 1875,  Le musée Carthage dans les locaux du séminaire des pères bancs, expose des pièces trouvées sur le site archéologique, à la suite de divers fouies: mosaïques, statues, fragments d’architecture, stèles funéraires, bijoux dont la majorité date de l’époque punique. Les salles occupées, accueillaient autrefois, les religieux français qui les premiers commencèrent les fouilles archéologiques sur le site Carthage. l’idée de créer un musée à la régence de Tunis, fut commencée, en 1841, quant François Bourgade (1806-1864), s’installe à Tunis en tant que missionnaire apostolique et aumônier de la chapelle Saint-Louis. Ce monument  a été élevé à la mémoire du roi Saint-Louis de la France, par l’architecte Charles Jourdain entre 1840 et 1841 jusqu’à sa destruction en 1950.

 »  A ses moments de loisir, il fouillait le sol de Carthage et jetait les bases du premier musée tunisien dans l’enceinte de sa chapelle »[2]. Après le départ de Bourgade en 1858, Le cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger, envoie son successeur Alfred Louis Delattre (1850-1932) pour poursuivre les travaux de fouilles, dont les collections le noyau des collections du futur musée Saint-Louis. Cet engouement pour les ruines de l’antiquité, consacré à Carthage, va accompagner Delattre jusqu’à sa mort en 1932. Ses pièces sont complétées par une exposition dans le jardin externe, ou se sont réunies des traces des vestiges archéologiques: des colonnes, des restes des statues et des stèles puniques. Non loin, on trouve les sites de fouilles avec le port punique, des villas romaines et des basiliques paléochrétiennes.

Suite à la signature du « modus vivendi » de 1964, entre le Vatican et la Tunisie, l’église catholique romaine cède définitivement le musée ainsi que le site qui l’entoure à l’état tunisien qui en prend possession dés juillet 1964 et lui donne son nom actuel « musée Carthage ». Par la suite, il a fait l’objet des travaux de restructuration dans les années 1990, afin d’accueillir les nouvelles découvertes effectuées sur le site archéologiques, dans le cadre de la campagne internationale de l’Unesco des années 1972-1995.

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Façade du musée national Carthage

2.      Le théâtre romain

Le théâtre, située dans la périphérie ouest de la cité antique, a été conçu, à l’époque romaine, un colisée pour recevoir les jeux de cirques, des combats qui opposaient des hommes et des bêtes. Détruit au cours du Ve siècle, il a été partiellement restauré et réutilisé à la fin du XIXe siècle, avec l’instauration des institutions françaises, en Tunisie. Paul Gauckler (1866-1911), inspecteur chef du service du services des antiquités et des arts, le décrit, lors de sa découverte en 1900-1901 par lui-même :  » le théâtre romain que l’on croyait détruit et qui existe au contraire tout entier sous 8 mètres de terre, à 150 mètres au sud de l’Odéon (…). L’édifice comportait quatre galeries concentriques superposées, reliées par des escaliers voutés et surmontés d’un portique et pourtour, à colonnades ornées d’acrotères avec têtes d’acteurs masqués »[3].

Depuis les années 60, et après une série de travaux de restauration, ce théâtre accueille tous les étés le festival international de Carthage ou se produisent les plus grandes vedettes de la chanson, les troupes théâtrales ainsi que les troupes folkloriques nationales et internationales.

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Représentation théâtrale au théâtre romain de Carthage au début de XXe siècle

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Vue générale du théâtre romain de Carthage

3.      La cathédrale saint louis



[1] GHARBI Neila, « Carthage, belle et éternelle », La presse: culture, octobre 2012.

[2] BACHA Myriam, Patrimoine et monuments en Tunisie: 1881-1920, Presses universitaire de Rennes, 2013,

p 36.

[3] GAUCKLER Paul, « Découverte du théâtre romain de Carthage », compte rendu des séances de l’académie des inscriptions et belles lettres, volume 48, année 1904, p 399.

L’orgue de la cathédrale Saint-Louis de Carthage

L’orgue est présenté sous forme d’un buffet réduit à une sobre façade constituée de trois rangées de tuyaux trône, sur une des tribunes latérales de l’édifice. Cet instrument ne fut pas construit pour occuper la cathédrale ce qui nous mène à s’interroger sur la disparition de l’ancien orgue construit par Mutin-Cavaillé-Coll (1861-1931), un facteur d’orgue français. Celui-ci était, à l’âge de 14 ans,  l’élève d’Aristide Cavaillé-Coll, qui lui confiait par la suite à Joseph Koening, l’un des harmonistes de la maison, employé au grand orgue de l’abbaye aux hommes à Caen. A l’exposition de 1900 à paris, Charles Mutin construit un grand orgue pour le conservatoire de Moscou, de 50 jeux. Auguste Convers, un facteur d’orgue et son successeur, le décrit en 1935 par ces mots. « Cavaillé-Coll était médiocre musicien et nullement exécutant, il était donc peut apte à se défendre contre les influences des maitres de son époque. Ses premiers instruments, notamment Saint-Denis, composés librement par lui étaient forts brillants, alors que par la suite sous l’empire des idées de Franck et de Widor ils ont été élagués de tous les jeux de mutations qui étaient inutiles pour l’exécution des pièces de ces deux compositeurs »[1].  

Le buffet d’orgue que l’on voit aujourd’hui, dans la cathédrale Saint-Louis de Carthage, provient peut être du reste d’un autre lieu de culte qui se serait séparé de son orgue au moment de la cession de nombreuses églises à l’état tunisien vers 1964-1965.

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Ancienne cathédrale de Carthage: buffet décoratif (vide), placé sur une tribune latérale

La conversion de la cathédrale du sacré-coeur d’Oran

Des années après l’indépendance de l’Algérie, l’édifice fut transformé par la ville en bibliothèque régionale en 1984, après que Mgr Claverie évêque d’Oran l’est légué à la municipalité avec une seule condition « en faire une bibliothèque », La fête des Rameaux fut la dernière célébration dans la cathédrale du Sacré Coeur, le 27 mars 1983. des années plus tard elle fut transformé en bibliothèque communale en 1996, avec l’aménagement d’une salle d’exposition dans la crypte, l’endroit et très fréquenter par les étudiants et les artistes.

Cette conversion s’est voulue être légère et non pas brutale de l’extérieur. Rien n’a changé à part l’inscription de bibliothèque en arabeمكتبة    que l’on peut voir au dessous de la porte d’entrée principale.

 À l’intérieur, il n’y a pas de grands changements ni d’importants travaux. La cathédrale a même conservé une partie de son mobilier dont  l’impressionnant orgue de la célèbre manufacture Cavaillé-Coll. Le nouveau mobilier (tables, chaises et rayonnages) est en bois dans le même esprit du mobilier existant  et nous donne l’impression qu’il a toujours été présent. L’édifice est classé monument historique de la ville d’Oran en 2013.

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Photos de la bibliothèque communale d’Oran ex-cathédrale du sacré cœur