David Greig, Îles lointaines / Outlying Islands, traduction et introduction de P. Drouet, préface de Christophe Barbraud et Fabrice Genevois, Toulouse, Presses Universitaires du Midi, coll. « Nouvelles Scènes / anglais » (dir. N. Rivère de Carles), 2019, 221p. ISBN: 978-2-8107-0644-0.
Les mois d’été qui précèdent la seconde guerre mondiale. Deux jeunes naturalistes sont envoyés sur une île lointaine de l’océan Atlantique Nord pour y faire une recension minutieuse de la faune. Ils seront ainsi les premiers à répertorier les nombreux oiseaux migrateurs qui y nidifient – mouettes tridactyles, cormorans huppés, océanites à queue fourchue, fous de Bassan. Ils sont donc tout à leur joie d’ornithologue. Or, c’est avec rudesse qu’ils sont « accueillis » par le bailleur de l’île (et sa nièce) qui, après quelques verres, laisse échapper une information qui va changer la donne : le ministère n’a aucun intérêt pour la faune ni pour la flore, il veut faire de l’île un laboratoire pour tester une arme bactériologique.
Avec ce huis-clos haletant à quatre personnages (trois hommes, une femme), David Greig nous offre une nouvelle fois la preuve de son talent à créer des atmosphères (ici, insulaire) et à maintenir une tension dramatique dont les retournements sont inattendus. Il nous emporte avec lui sur cette île lointaine pour nous dépayser certes, mais aussi pour nous faire part de sa réflexion sur l’homme soustrait à la société, ramené à une forme de vie primitive, et pour nous sensibiliser à l’éthique environnementale.
Pour se procurer la pièce: http://pum.univ-tlse2.fr/~Outlying-Islands-Iles-lointaines~.html