La procrastination intelligente, tout un art!

main-qimg-f2cb9fa6260a56c72452c2835782b4b9Quasi quatre semaines sans nouvel article sur ce blog, c’est la crise dans mon petit cerveau! Comment ai-je bien pu écrire un article par semaine avec mes cours, mes deadlines pour mes recherches, mes réunions, relectures d’articles à terminer, etc., et maintenant que les vacances approchent et que le calme et la sérénité semblent régner, je cale sur la feuille blanche! Certainement parce que je ne maitrise pas encore assez bien (ou trop?!) l’art de la procrastination intelligente…

Même si le terme ne vous est pas forcément familier, vous avez certainement, comme tout le monde, expérimenté le phénomène de procrastination au moins une fois dans votre vie. Il s’agit de cette (étrange) attitude qui consiste à reporter à plus tard les tâches les plus importantes et urgentes pour s’intéresser à d’autres complètement inutiles. Une présentation à réaliser demain alors que votre carrière est en jeu? Ok mais avant, un petit tour sur twitter, juste pour voir, hein, rapidos… La procrastination est le cauchemar du thésard, parfaitement résumé dans la petite illustration du site PHD comics:

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Autrement dit, alors qu’on pourrait s’attendre à ce que le phénomène de procrastination se fasse moins ressentir quand on a plus de choses urgentes et importantes à faire, c’est tout l’inverse qui se produit!

La procrastination intelligente

La procrastination est donc principalement vue comme un défaut à éviter, voire à soigner, mais c’est rater une belle occasion de tourner un défaut en qualité. La procrastination intelligente peut devenir votre meilleur atout pour justement et paradoxalement éviter la procrastination. Comment est-ce possible? Tout simplement en comprenant qu’un procrastinateur n’est pas quelqu’un qui ne fait rien mais plutôt quelqu’un qui fait des choses à la place d’autres. La procrastination intelligente consiste donc à se servir d’un travail important mais que vous n’avez absolument pas envie de faire, pour finir plein d’autres tâches, certes moins importantes, mais non sans intérêt.

Quid de ce premier travail super important et délaissé? Deux solutions s’offrent à vous, soit vous trouvez une tâche encore plus indispensable et contraignante, ce qui vous permettra de compléter la première; soit vous attendez d’atteindre un tel degré d’urgence (variable suivant les individus) que vous ne pourrez plus faire autrement que de gérer cette tâche. Au final, vous aurez non seulement fini votre tâche super importante mais en même temps vous en aurez exécuté plein d’autres secondaires contrairement à une personne studieuse qui pendant ce même laps de temps n’aura exécuté qu’une tâche.

Et ça marche! Cher lecteur procrastinateur, il ne te faut donc pas désespérer. Du temps de ma thèse, mes collègues en thèses perfectionnaient déjà l’art de la vraie procrastination. Un ami à moi est devenu champion de Backgammon et autres jeux de stratégies durant sa thèse (parmi d’autres exploits!); un autre s’est initié à l’art de la photographie (entre autres!); un dernier s’est intéressé à la conception du temps (parmi bien d’autres choses!); moi-même j’ai pu m’initier au scepticisme scientifique et plus tard ouvrir ce blog (et maintenir le rythme d’un article par semaine!). D’autres ne se sont jamais laissés tenter par des techniques aussi puissantes et ont misérablement fini au CNRS…tant de potentiel gâché… 😉

La procrastination, tout un art

Enfin, je ne pouvais finir ce petit article (que l’on ne doit pas prendre trop au sérieux) avec notre maitre vénéré, roi des procrastinateurs parmi les rois: à lire pour les anglophones ici. A ce niveau de perfection, vous pourrez enfin atteindre le nirvana du procrastinateur, la procrastination inversée:

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Souvent décrit, parfois rêvé, mais les preuves de l’existence de ce nirvana ne sont pas encore tout à fait avérées!

sham (Facebook, Twitter, Google+)

9 réflexions sur « La procrastination intelligente, tout un art! »

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  2. Zoélie F.

    Un vrai régal ton article ! J’ai passé tant d’années à procrastiner en ayant mauvaise conscience… et maintenant, je découvre qu’il est possible de le faire intelligemment ! Je vais essayer ça… demain… 😉
    Et en plus tes illustrations sont très drôles 🙂

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  4. Les Ptites épaules

    Bel article, cher camarade.

    Pour reprendre une des répliques du “Péril jeune”, et en la déformant un petit peu, je pourrais dire “s’il y avait option procrastination au bac, je l’aurais avec mention”.

    Pour reprendre l’exemple du backgammon, que j’ai pratiqué en tant que procrastinateur averti, je me demande si c’est la curiosité et l’envie de maîtriser les aléas des dés, ou l’addiction, typique des jeux où le clic est rapide (car il faut l’avouer, le backgammon sur un plateau, c’est vraiment très lent, même si le côté social est plus agréable, d’ailleurs, je pense à une variante, le strip-backgammon, version difficilement jouable dans un bureau de thèse, bref, je m’égare, Edgard), ou alors l’incapacité du cerveau à être concentré pleinement pendant x minutes sur un sujet aussi palpitant que celui qui nous a été confié. x étant pour mon ancien voisin de bureau inférieur à 15, 20 dans les grands jours.

  5. Sceptique

    La procrastination est une preuve d’intelligence, qu’on attend d’un humain, mais qui peut s’observer chez un animal. Question vocabulaire, si procrastination est la forme de base, pour le verbe j’oserais procrastiner, et pour le sujet procrastineur ou procrastineuse ( Je vois que le correcteur d’orthographe proteste, mais avec un mot si nouveau, il doit être permis de chercher la simplicité).

  6. Anthony

    haha !
    je suis en plein d’une phase aiguë de procrastination… (au lieu de boucler un chapitre de mon manuscrit de thèse). Mais comme l’a souligné Sham, on fait autre chose et au final le travail sera quand même fait : 2x plus d’acquit !

    J’ai l’impression d’avoir souvent mieux travailler “dans l’urgence” qu’en planifiant sur une longue période… est-ce générationnelle ?

  7. Michael

    Intéressant comme approche pour faire malgré tout des choses !
    Je sais que chez mes clients, le point gênant est souvent la culpabilité de ne pas faire ce qui est prévu. Aussi, j’aime la souplesse qui consiste à faire malgré tout ce qui doit, de toute façon, être fait.

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