Interview de la directrice Exécutive Orange France par ITespresso

Suite au test sur Marseille, je relais l’information du site ItEspresso

Interviewé : Delphine Ernotte-Cunci, Directrice Exécutive Orange France

Concernant le test effectué à Marseille, Orange va proposer à plusieurs centaines de testeurs (employés, clients particuliers et entreprises) l’accès au réseau 4G. La compatibilité 4G de 120 sites est assurée dans la cité phocéenne (sur 200 sites 3G), il reste encore 30 à 50 sites à couvrir en fi d’expérimentation ce qui permettra la couverture de 50% de la population locale.

Delphine Ernotte-Cunci répond également à des questions diverses sur la mobilité : contraintes 4G, Free Mobile, santé et téléphonie mobile, 3G dans le métro…

 

ITespresso.fr : Le déploiement de la 4G, cela implique quoi en termes d’infrastructures ?
Delphine Ernotte-Cunci : Nous allons installer de nouvelles antennes spécifiques 4G compatibles avec les deux bandes de fréquences (2,6 GHz et 800 MHz) et des équipements radio spécifiques dans les stations de base déjà déployées (pour la 2G et la 3G). A Marseille, nous nous concentrons sur le 2,6 GHz pour les zones denses. Tandis que la bande de fréquence 800 MHz nous permettra d’étendre la couverture géographique et elle a la caractéristique de mieux traverser les murs. On parle beaucoup des antennes alors qu’il existe un autre élément très important : les liens de transmission (entre les antennes-relais et le réseau de l’opérateur) pour acheminer le trafic. Chez Orange, ils sont majoritairement en fibre optique : c’est le cas dans 97% des zones très denses, et 80% en général sur le territoire national.

ITespresso.fr : Avez-vous recensé des problèmes techniques spécifiques liés au déploiement de la 4G ?
Delphine Ernotte-Cunci : Il faut signaler un problème d’interférence sur la bande 2,6 GHz avec les stations météo et les radars de l’aviation civile. Cela va changer pour éviter toute perturbation. Pour la première vague de déploiement, lorsque nous choisissons les villes pour déployer la 4G, nous prenons le soin de vérifier que les aéroports sont éloignés.

ITespresso.fr : Avez-vous besoin de nouvelles autorisations des pouvoirs publics pour déployer ces nouvelles antennes ?
Delphine Ernotte-Cunci : Absolument. Il faut l’accord des mairies et des collectivités locales pour installer la 4G. C’est un dialogue constant puisque, parallèlement, nous continuons à améliorer le réseau 3G.

ITespresso.fr : Vous travaillez avec deux équipementiers pour la 4G en France : Alcatel-Lucent et Ericsson. Mais, selon Les Echos, il y avait des doutes pour savoir lequel va prendre en main la plaque régionale stratégique de l’Ile-de-France…
Delphine Ernotte-Cunci : En fait, c’est Ericsson qui prendra en main le déploiement pour Paris.

ITespresso.fr : Dans vos futures premières offres commerciales 4G, comptez-vous moduler le débit de l’Internet très haut débit mobile ?
Delphine Ernotte-Cunci : On se posera la question se posera plus tard dans le courant du premier trimestre 2013.

A Marseille, pour le test grandeur nature, nous ouvrons les vannes un maximum pour savoir jusqu’où on peut pousser la 4G.

Pour nos clients d’Orange France, nous proposons en l’état actuel un update de la 3G (H+) jusqu’à 42 Mbit/s en théorie et cette option est disponible pour plus de 50% de la population.

Par construction de réseau, le débit 3Gn’est jamais uniforme car il est partagé. Cela dépend de paramètres comme l’heure de connexion.

 

ITespresso.fr : Avec l’essor de la 4G, les tarifs des offres 3G vont-ils baisser en parallèle ?
Delphine Ernotte-Cunci : C’est trop précis. Nous n’en sommes pas encore là. Franchement, c’est un peu tôt pour vous répondre.

ITespresso.fr : A travers la relation commerciale que vous entretenez avec Free Mobile, l’accord d’itinérance a été ajusté. Existe-t-il désormais une clause spécifique qui donne à Free un accès à la 4G ?
Delphine Ernotte-Cunci : Comme l’a dit Stéphane Richard, la 4G est un avantage concurrentiel pour les opérateurs que l’on souhaite maintenir. On a bien l’intention d’en profiter un peu.

ITespresso.fr : En raison des débats portant sur l’impact de la téléphonie mobile sur la santé (exposition électromagnétique…), le déploiement de nouvelles antennes sur Paris est bloqué. Comment comptez-vous sortir de l’ornière avec la 4G ?
Delphine Ernotte-Cunci : Stéphane Richard, P-DG de France Telecom –Orange été très clair : nous militons pour davantage de rationalité sur cette question-là.

Il faut savoir qu la 4G reprend juste les ondes qui étaient autrefois attribuées à la radio et à la télévision.

Surtout lorsque l’on compare le niveau volt par mètre des antennes-relais par rapport à ce que l’on a dans la maison. Ce n’est pas logique.

Une lampe de chevet basse tension fait du 17 volts par mètre. Faut-il arrêter de lire le soir avant de dormir ? C’est factuel.

J’exclus les micro-ondes. On ne passe pas sa vie à côté d’un four. On le sait : les terminaux mobiles chauffent lorsqu’il ont du mal à accrocher le réseau, faute de couvertures d’antennes-relais suffisantes.

C’est pour cela que nous mettons à disposition de nos clients des kits oreillettes pour éviter le contact direct avec le crâne.

Concernant les discussions, il existe une charte sur les antennes-relais entre l’Association française des opérateurs mobiles (AFOM) et la Ville de Paris.

En l’état actuel, les discussions ne débouchent à rien mais on ne désespère pas. Ce serait dommage que Paris soit la seule ville en France à être privée de 4G.

 

ITespresso.fr : Dans quelle mesure Bertrand Delanoé, maire de la Ville de Paris, pourrait intervenir ?
Delphine Ernotte-Cunci : C’est une question politique. Il faudrait lui demander directement. Pour le moment, on n’est pas vraiment bloqué par la Mairie de Paris pour le déploiement d’antennes.

Pour la 4G, il faut une discussion rapide et simple au préalable. Sachant que, dans la feuille de route d’Orange, Paris n’est pas une ville prioritaire pour le déploiement de la 4G

 

ITespresso.fr : On parle beaucoup du Wi-Fi dans le métro parisien. A côté, un appel d’offres a été lancé pour le déploiement de la 3G. Chez Orange, vous en êtes où ?
Delphine Ernotte-Cunci : L’appel d’offres est en cours. On essaie de trouver un modèle qui soit « gagnant – gagnant ». Cela entre dans nos relations avec la RATP.

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