Mères ou championnes : ne plus avoir à choisir

Doha Stadium Plus Qatar from Doha, Qatar / CC BY (https://creativecommons.org/licenses/by/2.0)

Le 22 mai 2019, la sprinteuse américaine Allyson Felix, sextuple championne olympique et treize fois championne du monde, publiait une tribune dans le New York Times pour dénoncer les conditions contractuelles post-maternité que souhaitait lui imposer son équipementier, la firme Nike. Ces conditions, indexées sur les performances réalisées par l’athlète sur une période de douze mois, débouchaient pour la sprinteuse sur une baisse de rémunération de près de 70%. Cette protestation faisait suite à une première tribune publiée dix jours auparavant par deux autres athlètes américaines, Alysia Montaño et Kara Goucher, qui dénonçaient elles aussi cette politique de Nike, jugée discriminatoire envers les femmes.

Depuis une dizaine d’années, de plus en plus de sportives de haut niveau choisissent de mener à bien une (voire plusieurs) maternité durant leur carrière, s’accordant une pause le temps de la grossesse avant de reprendre leur vie professionnelle, souvent avec succès. Néanmoins, même si désormais le choix d’avoir un enfant n’est plus automatiquement pour une sportive de haut niveau synonyme de fin de carrière, la maternité demeure un projet trop souvent compliqué à mener pour une athlète, ballottée entre interrogations légitimes et idées reçues quant à l’incidence physiologique de la grossesse, soumise aux pressions d’un entourage (partenaires, encadrement, entraîneurs) lui aussi perméable aux préjugés sexistes.

L’Équipe magazine proposait un dossier spécial sur ce sujet de la difficile conciliation entre maternité et vie de championne dans son n°23957 du 29 février 2020, avec Allyson Felix en couverture et en interview. L’Équipe magazine est accessible en ligne pour la communauté universitaire de Poitiers via la base de presse Factiva. On pourra aussi se reporter à l’article d’Alain Mercier, « Athlétisme : la gloire de leur mère », paru le 7 octobre 2019 dans Libération et disponible en ligne [consulté le 31 mars 2020].

Pour approfondir le sujet avec des ressources de niveau académique, vous pourrez aussi consulter les documents figurant dans la petite sélection ci-dessous :

    • une étude norvégienne  sur grossesse et reprise du sport en post-partum : Jorunn SUNDGOT-BORGEN, Christine SUNDGOT-BORGEN et alii, « Elite athletes get pregnant, have healthy babies and return to sport early post-partum », BMJ Open sport & exercise medicine, 2019, vol. 5, n°1. Disponible sur : http://dx.doi.org/10.1136/bmjsem-2019-000652 [consulté le 31 mars 2020]
    • trois articles de recherche portant sur l’impact psychologique de la grossesse, souvent jugée contradictoire avec l’image et l’identité d’athlète de haut niveau, par les sportives elles-mêmes et par leur entourage :
    • en français, deux articles tirés d’un numéro spécial des Cahiers du Pôle CREPS PACA de 2010 sur maternité et sport de haut niveau :
      • Nadine DEBOIS et Aurélie LEDON, « La maternité en cours de carrière chez les sportifs de haut niveau : modalités de la prise de décision », Les cahiers du Pôle, CREPS PACA, janvier 2010, pp. 34-41. Disponible sur : https://hal-insep.archives-ouvertes.fr/hal-02065533  [consulté le 31 mars 2020]
      • Carole MAITRE et Stéphanie MAHUET, « Maternité et excellence sportive : idées reçues, bénéfices et sports de substitution », Les cahiers du Pôle, CREPS PACA, janvier 2010, pp. 42-43. Disponible sur : https://hal-insep.archives-ouvertes.fr/hal-02065550 [consulté le 31 mars 2020]
    • et un chapitre est consacrée à la question dans l’ouvrage de Ghislaine QUINTILLAN, Le sport de haut niveau au féminin : entretiens de l’INSEP 11, 12, 13 décembre 2007, Paris : éditions de l’INSEP, 2008

 

 

 

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