Compter à l’époque moderne

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. – Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)

Elementa philosophiae ad rationis et experientiae ductum conscripta atque usibus scholasticis accomodata / Berthold Hauser. – Augsbourg ; Innsbruck : Joseph Wolff, 1755-1764 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, JP 506-6)

Les lundi 22 octobre à 18h et vendredi 26 octobre à 12h, au Service du Livre ancien, une Heure du Livre ancien intitulée Compter à l’époque moderne sera animée par Patrice Remaud (enseignant à l’ENSIP). Il est nécessaire de s’inscrire au préalable (FondsAncien@univ-poitiers.fr ou 05 49 45 32 91).

Tout au long de l’époque moderne, des ouvrages d’arithmétique traditionnelle furent publiés en nombre ; d’une grande variété, ils pouvaient être de simples exposés pratiques pour débutants comme des manuels didactiques pour tous les niveaux. Les importantes découvertes faites dans le domaine de l’algèbre furent également diffusées par l’écrit. L’Heure du Livre ancien donne à voir tous ces types d’ouvrages, mais nous nous arrêtons ici plus particulièrement sur des livres publiés par des membres de la famille Barrême.

François Barrême (1638-1703) débuta dans le commerce, peut-être en Italie ; il apprit ainsi à utiliser le système de comptabilité en partie double, qui fut codifié à la fin du XVe siècle par des Italiens, très actifs dans le commerce, mais était déjà pratiqué auparavant, peut-être dès l’Antiquité. L’enregistrement de l’écriture se fait sur deux comptes, un débité et un crédité.

Après son installation à Paris, Nicolas Barrême publia en 1669 Les livres des tarifs, où, sans plume et sans peine, on trouve les comptes faits, ouvrage dans lequel sont présentées des tables de calculs pour toutes les opérations commerciales. Dans l’édition que possède le Fonds ancien, qui date de 1700, le titre gravé souligne l’action positive du roi soleil pour l’économie et le commerce. L’exemplaire, très fatigué, a manifestement largement servi, comme outil de travail au quotidien.

Après cette première publication, Nicolas Barrême rédigea de nombreux ouvrages d’applications pratiques de théories arithmétiques et géométriques. Ces livres rencontrèrent un grand succès et furent abondamment réimprimés et copiés, parfois sans l’autorisation de l’auteur. Nicolas Barrême contribua activement à cet engouement en proposant de beaux ouvrages, clairs dans les explications, agrémentés de problèmes ou intrigues, dédiés aux proches du roi et précédés d’un titre gravé.

Installé rue aux Ours avec son fils et son gendre, il animait une sorte d’académie d’arithmétique. Après sa mort, son fils Gabriel (1663-1711) publia en 1709 un de ses ouvrages, Le grand commerce ou le nouveau livre des changes étrangers. Il contient, dans ses feuillets liminaires, un Avis au public, qui rappelle que beaucoup d’ouvrages de Nicolas Barrême étaient contrefaits et de mauvaise qualité, et qu’il fallait de ce fait aller se fournir chez la Veuve Bessin. Cette édition est dédiée à l’abbé Bignon, alors très proche du roi Louis XIV et membre de l’Académie française, qui fait l’objet d’un beau portrait gravé sur cuivre par Claude Duflos (1665-1727) d’après l’œuvre peinte peu avant par Hyacinthe Rigaud. Fait rare, l’un des ex-libris de l’exemplaire du Fonds ancien a été coloré à la main.

Pour aller plus loin…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *