Folie des grandeurs de l’agriculture intensive

CVT_Lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-quest-dev_4842

Couverture (Source : Decitre.fr)

 

Pour peu que le citoyen établisse un rapport entre la nourriture qu’il mange et la terre qui la produit, il devra s’intéresser à cet intermédiaire essentiel à sa vie : l’agriculteur. Depuis le Néolithique, celui qui nourrit ses congénères s’inscrit dans une très longue histoire de la stabilité, des millénaires de pratiques dites « agro-sylvo-pastorales » bouleversées par une accélération technique soudaine depuis l’après-guerre. C’est cette césure et ses conséquences écologiques et sanitaires que Fabrice Nicolino développe dans un essai critique de 2015 intitulé : « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture. »

Paradoxalement, autant l’histoire de la paysannerie a fait l’objet de nombreux travaux, autant l’histoire récente de l’agriculture a été relativement peu sondée. L’agriculture contemporaine pose pourtant de grands problèmes, historiquement inédits, dont les enjeux sont de taille puisqu’ils concernent le devenir des sociétés dans leurs assises biologiques : non-sens du labour profond eu égard au fonctionnement des sols, empoisonnement du vivant par les biocides (59000 tonnes de pesticides déversés par an en France), usage de plantes hybrides F1 (dont les graines ne sont pas re-semables), catalogue officiel des espèces et des variétés culturales aux mains des grandes multinationales semencières etc. Au nom de la productivité, cultiver des plantes et élever des animaux pour l’homme revient à considérer nos assiettes comme des rabais : moins nourrissantes qu’elles pourraient l’être, quand elles ne sont pas vectrices de pathologies.

Une autre histoire de l’agriculture était-elle possible ? demande Fabrice Nicolino. Sans doute, et l’histoire est sans cesse à faire. Toujours est-il que le modèle actuel est encore en grande partie fondé sur des stéréotypes nés en 1914 puis forgés et durcis à l’après-guerre. À cette époque, l’Europe est exsangue, le peuple est miné par les privations. En face, une idée rayonnante de civilisation : les USA. Aussi, la productivité agricole américaine et son lot de pratiques délétères pour le vivant (que l’on se souvienne par exemple de l’emballement pour l’usage du DDT) n’avaient qu’un nom que personne n’aurait eu l’idée de remettre en cause : le Progrès.

En 2016, ce « Progrès » craque de partout et le schéma sur lequel il repose est en crise sociale et écologique profonde. Quelle suite lui donner ? L’histoire est ouverte…

Vous pouvez emprunter cet essai à la BU Lettres et Sciences Humaines, bâtiment A2 sur la campus. Cote 913.2 NIC.

Pour aller plus loin, nous vous proposons trois vidéos à visionner sur YouTube :

Enfin, vous pouvez visiter le blog de l’auteur, Fabrice Nicolino.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *