Les livres juridiques anciens étaient-ils illustrés ?

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, XVI 941

Volumen praeclarissimum ac imprimis omnibus jurisperitis pernecessarium ac utilissimum.- Venise, 1556

Diversité du droit

A l’époque moderne, le livre juridique a une place importante dans le paysage éditorial. Sont publiées des ouvrages de droit romain et de droit canon, les coutumes, la législation royale, des recueils de jurisprudence et de la doctrine, etc. Les ouvrages de base de l’étude du droit, notamment les traités rédigés à l’initiative de Justinien, sont abondamment publiés ; ils ne demandent pas à l’imprimeur-libraire de prendre un risque important : certes, il s’agit de volumes de taille importante, mais ils font partie des livres que tout juriste doit consulter.

A l’époque moderne, les pays et les villes se spécialisent ; au 15e siècle, l’Italie publie le droit romain et l’aire germanique le droit canon ; au 16e siècle, Paris et Lyon dominent l’édition juridique en France. Des formats différents sont choisis pour chaque type d’ouvrages, selon qu’il s’agit de documents à toujours emporter avec soi ou à consulter ponctuellement pour des vérifications.

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, XVIg 1366

Consilia, quaestiones, atq. conclusiones clarissimi juriscon. D. Bernardini Bombini.- Venise : Francesco De Franceschi, 1574

Illustrations et ornements

Dans toutes les disciplines, médecine et sciences comme littérature ou art, il existe des livres illustrés, contenant des images nombreuses ayant un rapport fort avec le texte. En droit, ils sont rares, mais pas inexistants, au 16e siècle, en particulier en Italie. Puis ils disparaissent.

Certains ouvrages contiennent toutefois des illustrations. On peut trouver des frontispices allégoriques, des portraits de l’auteur du texte, de plus en plus réalistes au fil du temps, des scènes d’enseignement, qui disparaissent peu à peu, ou encore des arbres de parenté.

L’ornementation, à fonction purement décorative, est, elle, en revanche, tout à fait abondante. Comme pour les ouvrages sur d’autres sujets (médecine, littérature, etc.), elle n’a, le plus souvent, aucun rapport avec le contenu du document, mais elle contribue à en faire un objet agréable à manipuler et à consulter. Elle peut exister sous différentes formes : lettres ornées, bandeaux en tête de paragraphe, culs-de-lampe pour habiller un morceau de page blanche à la fin d’un texte, etc.

 

Le Service du Livre ancien de l’Université propose deux séances de l’Heure du Livre ancien consacrées à l’illustration du livre juridique les 16 novembre (18h) et 20 novembre (12h).

Entrée libre sur inscription préalable (mail ; 05 49 45 32 91)

 

Pour aller plus loin…

Yves-Bernard Brissaud, « Pistes pour une histoire de l’édition juridique française sous l’Ancien Régime », dans Production et usages de l’écrit juridique en France du Moyen Âge à nos jours. Histoire et civilisation du livre – revue internationale, dir. Jean-Dominique Mellot, n° 1, 2005. p. 33-136

 

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