Une Casemate est plus connue sous le nom de Bunker lorsque l’on parle de ces gros blocs semi-enterrés servant à protéger les soldats, artilleries ou ravitaillements pendant les guerres mondiales. Aujourd’hui, le terme de Casemate s’associe à une revue spécialisée qui abrite une multitude d’actualités sur la bande dessinée. Fondé en 2008, le mensuel offre une belle longévité grâce à un contenu de qualité. Depuis le mois de janvier de cette année, la BU Lettres fait de Casemate son premier abonnement parlant exclusivement de neuvième art.
En 2007, Frédéric Vidal quitte le magazine papier BoDoï (devenu depuis un site web dédié à la BD) dont il dirigeait la rédaction avec son frère. Un an plus tard, c’est aux côtés de l’ex-rédacteur-en-chef de France Soir, Jean-Pierre Fuéri, qu’il fondera Casemate.
Chaque mois l’esprit BD, slogan qui accompagne la revue depuis plus de cent-vingt numéros (et quelques Hors-Séries, mariant les neuvièmes et septièmes arts) résume parfaitement ce qui attend le lecteur en ouvrant le magazine. Et pour qu’il se démarque des autres publications spécialisées, Casemate mise sur une spécificité unique : celle de faire parler les auteur·ice·s.
En effet, les rares rubriques (Revue de presse, chroniques des rédacteurs, agenda des prochaines sorties…) laissent place à de riches interviews mais surtout à ces passionnantes « Case à case ». Le principe est simple : quatre planches d’un album sont mises en exergue pour être commentées par leur dessinateur·ice.
C’est ainsi que dans notre premier numéro reçu (n° 121), l’italien Milo Manara revient sur quelques cases de la suite et fin du Caravage. On y apprend, notamment, qu’il a dessiné tous les tableaux du peintre, présents dans le diptyque. D’abord en noir et blanc, c’est sa fille qui s’occupe de les coloriser. Il en profite pour nous informer de la présence de tous ses originaux au Festival international de la Bande dessinée d’Angoulême où une rétrospective lui est consacrée pour cette édition 2019 !
À l’image du créateur du Déclic, ils sont sept à dévoiler certaines anecdotes, techniques, ou approches des couleurs… De Julien Maffre en passant par Béatrice Tillier, leurs interventions permettent une vision différente, personnelle et très instructive.
Et lorsqu’il faut rendre hommage au travail d’un de ses pairs dans le « carnet » ou quand il s’agit de décrypter une œuvre picturale – comme Varanda qui choisit les Trois Juges de l’enfer de Gustave Doré – les impressions de ces artistes de la bande dessinée sont recueillies et nous permettent encore un peu plus d’entrer dans leur univers.
Les lecteurs eux-mêmes ont la parole, puisqu’une page leur est dédiée dans la rubrique « courrier des lecteurs ».
Destiné au grand public, comme aux passionnés plus pointilleux, Casemate propose un art séquentiel comme si nous entrions dans l’atelier d’un auteur. Et pour prolonger un peu plus le plaisir une fois la centaine de pages lue, le site web propose les + de Casemate : des suppléments gratuits et téléchargeables !
Ce nouveau pensionnaire est à découvrir, à feuilleter, et à emprunter ! Il vous attend dans l’espace kiosque de La Ruche. L’occasion de parcourir notre fonds déjà bien garni. Et peut-être y trouver un album qui vous aura tapé dans l’œil dans Casemate !