Petite balade orthographique…

Le dictionnaire de l'Académie françoise.- Paris, 1694 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, Xg 25-01)

Le dictionnaire de l’Académie françoise.- Paris, 1694 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, Xg 25-01)

Vous êtes un amoureux de la langue française ? Vous rêvez d’explorer les trésors du Fonds ancien ? Philippe Caron, professeur émérite de linguistique, vient animer une « Heure du livre ancien » sur le thème « Les orthographes en France de 1533 à 1789 ; une mise à jour permanente ». Rendez-vous au fonds ancien (2nd étage de la BU Lettres, bâtiment A2), le lundi 26 mars à 18h et le vendredi 30 mars à 12h !

Entrée libre sur inscription (05 49 45 32 91 ou Fondsancien@univ-poitiers.fr)

L’orthographe, une histoire en perpétuel mouvement…

Les écoliers l’apprennent parfois à leurs dépens : la graphie d’un mot ne correspond pas toujours à sa prononciation… En effet, l’orthographe est aussi le fruit de décisions humaines. Les réformes orthographiques ne datent pas d’aujourd’hui ! D’âge en âge, la langue française évolue, au gré des querelles entre partisans de la simplification et défenseurs du respect de l’étymologie.

Comme l’explique l’article Grammaire de l’Encyclopédie, « les mots ne conservent pas toujoûrs la forme matérielle que l’usage vulgaire leur a assignée primitivement ; souvent, il se fait des changemens […], sans que ces licences avouées de l’usage en alterent la signification » (Tome VII, p. 843). Un simple coup d’œil sur cette citation, retranscrite avec la graphie de l’époque, suffit pour confirmer ce constat !

Quelques évolutions significatives

C’est après la généralisation de l’imprimerie et pour des raisons de politique linguistique que des questions d’orthographe apparaissent dans le premier tiers du XVIe siècle. Elles aboutissent à des modernisations décisives (accents, apostrophe, cédille, tréma), mais le besoin d’anoblir une langue encore jugée inculte l’emporte globalement sur cette tendance modernisante. C’est ainsi que Robert Estienne favorise une orthographe savante dans ses Dictionnaires francois-latin et latin-françois qui sont les usuels des élèves des collèges. Évidemment cette première imprégnation fait beaucoup pour marquer les esprits et il ne faut pas oublier que Robert Estienne était un latiniste d’envergure.

L’Académie française ne fait qu’emboiter le pas à Estienne au XVIIe siècle, même si elle est loin d’être restée inerte sous l’Ancien Régime, comme on pourra le voir en consultant les éditions successives de son Dictionnaire.

Cette séance partira des dictionnaires de l’époque classique dont l’orthographe est éminemment variable, et rayonnera vers les livres de cette époque pour apprécier la diversité des orthographes du temps

Ce n’est qu’après la Révolution française de 1789-1800 que se fait jour une tendance à l’uniformisation que l’instruction obligatoire ne fait que renforcer. Il est difficile d’imaginer que, sous l’Ancien Régime, la question de l’orthographe n’était nullement cruciale. L’heure du livra ancien se donne pour objectif de retrouver cette diversité qui, apparemment, n’a jamais fait problème.

Florence Davost, stagiaire au Fonds ancien,
et Philippe Caron

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