L’œuvre prolixe de Louis-Sébastien Mercier, écrivain des Lumières

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L’an deux mille quatre cent quarante : rêve s’il en fût jamais ; suivi de L’homme de fer : songe / Louis Sébastien Mercier.- [S.l.] : [s.n.] , 1786 ( Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1452)

Issu de la petite bourgeoise parisienne, Louis-Sébastien Mercier naquit à Paris en 1740 et y mourut en 1814, après avoir joué un rôle actif pendant toute la période révolutionnaire, puis critiqué l’Empire (il se tint alors à l’écart de la vie politique).

Il étudia au Collège des quatre nations, qu’il n’apprécia guère, puis devint régent au Collège de la Madeleine à Bordeaux. Mais ce poste ne lui plut pas ; il décida alors de vivre de sa plume. Plus tard, il revint aux questions liées à l’enseignement en étant rapporteur sur les problèmes d’éducation sous la Convention et au Conseil des Cinq-cents ; il fut également professeur d’histoire dans les Écoles centrales.

Il eut une première expérience journalistique alors qu’il était à Bordeaux, puis travailla pendant quelques années, à partir de 1775, pour le Journal des Dames, dans lequel il exprima clairement ses opinions. Plus tard, pendant la Révolution, il publia plusieurs journaux politiques.

Il commença à écrire à 20 ans en publiant des Héroïdes. Écrivain particulièrement prolixe, il fut l’auteur de textes très appréciés et connus, notamment le roman d’anticipation L’An 2440 et la description de la capitale française Le Tableau de Paris ; mais il écrivit aussi des récits historiques, des éloges académiques, des essais, des poèmes, des contes moraux et des pièces de théâtre.

Un roman d’anticipation

C’est par la publication, en 1771, de L’An 2440 qu’il se fit connaître. Dans cet ouvrage, il présenta en regard le nouveau Paris du XXVe siècle et celui du XVIIIe siècle, ce qui lui permit de critiquer de manière forte la société et de la vie publique des Lumières. Tous les débats intellectuels de l’époque y étaient évoqués. Réédité une vingtaine de fois en 12 ans, L’An 2440 fut imité et traduit en anglais, allemand et italien. Trois versions différentes du texte furent publiées, celles de 1771, 1786 et 1799. Son succès se vit aussi à la diffusion de la mode des récits d’anticipation dans toute l’Europe, qui suivit la publication de l’ouvrage.

Jusqu’au 30 septembre, dans le cadre du Livre du mois, dans le Hall de la BU Lettres, est exposée l’une des éditions de L’An 2440.

Paris

Dans Le Tableau de Paris, commencé en 1781, Louis-Sébastien Mercier décrivit sans complaisance, avec même une certaine férocité, la vie et les mœurs dans le Paris de son temps. La publication de cette œuvre en plusieurs volumes dura de nombreuses années et fut compliquée ; dès 1781, elle fut arrêtée et le libraire fut emprisonné, ce qui poussa Louis-Sébastien Mercier à partir à Neuchâtel où il fit affaire avec un autre libraire, puis avec la Société typographique. Le succès de cet ouvrage fut important, mais les opposants furent nombreux également, certains critiquant le style de l’auteur, d’autres le propos lui-même. Plus tard, à la fin de la Révolution, il publia Le Nouveau Paris, dans lequel il décrivit les mœurs sous la Révolution.

Le Fonds ancien de l’Université de Poitiers conserve de nombreux livres de Louis-Sébastien Mercier. Outre plusieurs éditions de L’An 2440 et du Tableau de Paris, y sont conservés :

Signalons également Les lettres et épitres amoureuses d’Héloise, avec les réponses d’Abeilard, dont Louis-Sébastien Mercier fut l’un des contributeurs.

Pour en savoir plus sur ce grand écrivain des Lumières, il est utile de consulter

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