
Nicolas Copernic, De revolutionibus orbium coelestium, Nuremberg, Johann Petreius, 1543 / Poitiers, Bibliothèques universitaires
La Bibliothèque universitaire de Poitiers conserve l’un des 276 exemplaires connus de la première édition du De revolutionibus orbium coelestium de Copernic. Celle-ci parut en 1543, l’année même de la mort du grand savant, et avait été tirée en quatre cents à cinq cents exemplaires.
Nicolas Copernic est né en 1473 en Prusse, dans une région aujourd’hui polonaise. Homme aux multiples compétences, tant dans le domaine scientifique qu’en médecine ou en lettres, il hésita beaucoup à publier cet ouvrage. Il souhaitait en effet perfectionner ses recherches (il n’avait en effet pas de preuves scientifiques de ce qu’il avançait) et craignait peut-être aussi un peu les réactions, en particulier celles du pouvoir ecclésiastique.
Pourtant, la publication se passa dans un premier un temps sans encombre. Il faut dire que quelques corrections avaient été apportées par les éditeurs, qui avaient fait en sorte que les recherches de Copernic soient présentées comme une théorie, et non comme une réalité physique. Ce dernier était arrivé par des calculs mathématiques à la conclusion que la Terre n’était pas le centre de l’univers, occupé selon lui par le Soleil ; le télescope n’ayant pas encore été inventé, les observations jouaient en effet encore un faible rôle dans les travaux des astronomes, que l’on ne distinguait alors pas toujours aisément de ceux des astrologues.
C’est plus tard, au XVIIe siècle, au moment de l’affaire Galilée, que l’Église mit temporairement à l’Index l’ouvrage, avant de demander quelques corrections ; puis il fut à nouveau condamné en 1633. Cela n’empêcha pas que l’ouvrage soit lu, avant et après son interdiction, par de très nombreuses personnes, notamment de grands savants tels que Tycho Brahé, Francis Bacon, Galilée, Johannes Kepler, René Descartes, Isaac Newton ou Edmond Halley. Malgré cette large diffusion, les écrits de Ptolémée, ce savant de l’Antiquité qui plaçait la Terre au centre du monde, étaient encore au XVIIe siècle diffusés et admis par le plus grand nombre .
Les exemplaires les plus intéressants de cet ouvrage de Copernic ont été annotés par un savant ; ce n’est malheureusement pas le cas de notre ouvrage, dont nous ne savons pas comment il est arrivé dans les collections de la Bibliothèque universitaire de Poitiers.
Le 9 décembre, de 13h à 14h, cette édition originale sera présentée dans le cadre d’une Heure du livre ancien à la Bibliothèque universitaire du Futuroscope.
Conseil de lecture
Owen Gingerich. Le livre que nul n’avait lu : à la poursuite du « De revolutionibus » de Copernic, Paris, Dunod, 2008
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