Graphiques du jour : le monde en 2050

En France, comme dans d’autres pays mais plus que dans d’autres pays, la mondialisation fait peur, elle est vue comme un processus destructeur d’emplois et de richesses pour notre économie. C’est pourquoi je présente souvent en préambule de différentes conférences et de différents enseignements que j’assure les deux ensemble de graphiques ci-dessous, tirés de ce document, qui permettent de recadrer les choses.

pibIl s’agit du PIB (en dollars 2010 constants) de différents pays, en 2010 (partie haute) et en 2050 (partie basse). Deux idées se dégagent, la première évidente, la deuxième un peu moins :

  • première idée, les grands pays émergents (les BRIC = Brésil, Russie, Inde et Chine) montent dans le classement pour occuper les premières places à horizon 2050, si la dynamique de croissance observée à l’échelle mondiale se poursuit,
  • deuxième idée, si vous êtes attentifs à la graduation de l’axe des ordonnées, vous constaterez que le PIB de tous les pays de l’échantillon augmente sur la période. Pour les Etats-Unis, par exemple, il passe de 15 000 milliards de dollars à environ 35 000 milliards.

Cette évolution fait souvent peur, les pays développés reculant dans le concert des nations en termes de production de richesse. Elle reflète pourtant une évolution souhaitable : de grands pays très peuplés se développent, compte-tenu de leur taille ils ont vocation à occuper à terme les premiers rangs dans la production de richesse.

D’ailleurs, dans un monde idéal, que l’on peut définir comme un monde où chaque habitant détiendrait le même niveau de richesse, que devrait peser chaque pays dans le PIB mondial ? Et bien ce qu’il pèse dans la population mondiale, ce qui pourrait ressembler à cette carte, publiée récemment :

carte_mondeDeuxième série de graphique, qui présente non plus le PIB mais le PIB par habitant des mêmes pays, aux mêmes dates :

pibhLà encore, plusieurs résultats :

  • contrairement à la première série, le classement des pays évolue peu, les pays développés restant en tête en terme de PIB par habitant,
  • conformément à la première série, on observe un accroissement du niveau de vie de tous les pays, signe que la croissance économique est supérieure à la croissance démographique. Le jeu économique n’est pas un jeu à somme nulle,
  • l’allure générale des deux graphiques est très claire : les inégalités entre les pays se réduisent fortement, on assiste à un processus de convergence des niveaux de vie des populations.

Du point de vue strictement économique, toutes ces évolutions sont positives et souhaitables ; elles témoignent de la sortie de la pauvreté de milliards d’habitants sur la planète, sans que ceci se fasse au détriment des habitants des pays développés.