Portrait de Mehdi HANSALI, diplômé en 2006

Vous avez suivi la formation en Master 2 Études de Marques et Produits Jeunesse. Que vous a-t-elle apporté ?

En 2005, après mon Master Marketing à l’Ecole nationale de Commerce et de Gestion de Settat au Maroc, j’ai postulé à quelques masters en France. J’avais le choix entre trois masters dont celui du CEPE  » Management des produits de l’enfant ». Je m’interrogeais sur l’aspect spécialisé du master et me demandais si les opportunités de carrières futures ne risquaient pas d’être limitées… Lors de l’entretien de sélection, Inès de La Ville m’a bien expliqué que le master analyse plusieurs catégories de produits, au-delà du jeu et jouet, et que l’enfant est étudié de 0 à 21 ans sans être isolé de son environnement familial.

Mon choix était vite fait après avoir raccroché : je voulais intégrer le CEPE et je me projetais au-delà de la formation ! Le master m’a apporté d’excellentes bases tout au long de ma carrière car j’ai toujours été confronté à une cible Enfant / Famille qui faisait appel à nos cours de psychologie et sociologie qui s’imbriquaient à nos connaissances marketing.

Quel a été votre parcours ?

En 2006, J’ai obtenu mon Master 2 après avoir passé un stage à la Jetix Consumer Product (JCP) ; division licensing de la chaine Jetix du groupe Disney. Durant cette expérience, j’ai découvert le monde de la licence à travers les Totally Spies, Les powers Rangers, le petit hérisson Sonic ou encore l’attachante Pucca. Cette expérience m’a ouvert les portes de Paris Arabesques pour gérer des licences iconiques comme Fido Dido et les copains de la forêt ou encore le portefeuille automobile « British Motor Heritage » à l’image de la Mini Cooper, la Austin et La Healey. Route 66 étaient aussi une licence en vogue avec un grand potentiel rétro.

Cette diversité de licences et de catégories à gérer m’a bien forgé sur l’aspect marketing et commercial que nécessite le monde du Licensing.

En Juillet 2008, je décide de rentrer au Maroc afin de démarrer une expérience Marketing en tant que Chef de Produit marques Kids chez Lu de Danone (BIMO). J’ai eu la chance de gérer des marques kids comme PRINCE et PEPITO avec des résultats probants et des campagnes de communication avec des films en 3D très ludiques. J’ai également géré des marques « Teens » locales fortes historiques telles que TAGGER et TANGO avec des activations télé et digitales.

La maîtrise de l’insight consommateur et l’activation adéquate de l’ensemble des leviers du Mix Marketing passaient souvent par un retour aux enseignements reçus au CEPE. Concrètement, l’ajustement, d’un brief, l’explication d’un comportement, l’orientation de l’agence de communication et de la maison de production, ne sont que de simples exemples de l’intérêt de la formation dans la vie professionnelle en marketing.

Début 2011, les bons résultats obtenus m’ont permis d’accéder à une promotion interne en passant sur la catégorie produits laitiers frais chez Centrale Danone Maroc en tant que Senior Brand Manager. Le défi était de taille, car je devais gérer la marque Yawmy de Danone considérée comme la plus grande marque FMCG au Maroc « 150 Millions d’euros ». La gestion d’une méga marque passe aussi par la gestion des marques recettes de la gamme telle que Velouté, Danup, Jockey, Assil, Assiri et Le Nature.

Cette expérience m’a permis de maitriser l’aspect stratégique d’une master Brand avec un grand budget marketing destiné à plusieurs activation ATL et BTL dont l’objectif et de gagner plus de croissance et plus de parts de marché. Les problématiques famille, nutrition, développement de la catégorie étaient des sujets complexes à gérer mais très formateurs pour la suite de ma carrière. Après avoir fait mes preuves dans le marketing, la direction générale m’a proposé de devenir Vertical Growth Manager en charge du développement commercial au sein de la direction commerciale.

Après avoir réussi le projet de visibilité Danone sur le terrain, la mise en place du programme de monitoring de l’exécution commerciale et la proposition d’un nouveau programme de fidélité du club VIP, j’ai accepté la proposition du groupe BEL en 2016 en tant que Chef de Groupe Marketing en charge du développement du lait et Produits Laitiers Frais. La mission consistait à Lancer sous la marque KIRI une gamme de lait et produits laitiers pour la première fois au Monde. Ceci s’inscrivait sous la stratégie « beyond cheese » et l’acquisition de la première unité de production de lait et de yaourts dans le groupe BEL au monde. Cette diversification est une chance car il est très rare de le faire dans une carrière avec une des marques mondiales telles que KIRI dans le cadre d’un exercice de brand stretch très passionnant. Mon apport a porté pendant une année sur le volet études (U&A, Inno Screen, et Pipeline Innovation), la stratégie Marketing et communication de KIRI lait et PLF sans oublier le développement de la gamme pack et surpack KIRI.

Après avoir achevé ma mission marketing, le groupe m’a confié les clés de l’équipe commerciale détail en tant que National Retail Manager avec des défis business et une équipe de 200 personnes à manager. Contribuer de près au développement du business et des collaborateurs étaient la mission que j’ai relevé avec beaucoup de satisfaction avec mes équipes.

Quelles sont vos perspectives d’évolution ?

La double casquette Marketing et commerciale me permet de me positionner sur les deux métiers mais surtout profiter de la synergie des deux pour apporter une valeur ajoutée dans l’accomplissement de mes missions. Continuer mon évolution dans des postes de direction est mon souhait afin de prendre à terme un poste de direction générale dans les années à venir.

Avez-vous quelques conseils pour les étudiants intéressés par cette formation ?

Le CEPE est une référence certaine dans la cible enfant et famille. Il ouvre des perspectives sur plusieurs catégories de produits et de services allant du jeu et jouet au secteur bancaire et télécom, sans oublier l’agroalimentaire. On mesure la valeur d’une formation par le niveau de confiance et de préparation qu’un candidat ressent lors de son début de carrière dans l’entreprise. Le CEPE vous procure suffisamment de confiance en vous préparant au monde d’entreprise à vous de faire la différence sur le terrain. Pour cela :

  • Profitez de chaque jour au sein du CEPE et des intervenants reçus dans le cadre du Master
  • Rentrez en interaction avec le monde professionnel avant le stage et pleinement durant le stage
  • Soyez force de proposition avec une valeur ajoutée concrète durant votre stage de fin d’étude
  • Montrez votre curiosité à vos recruteurs et faite preuve de générosité professionnelle pour en recevoir en retour.

 

 

Un Noël 2020 au goût amer pour les magasins de jouets

Les premiers calendriers de l’Avent et jouets de Noël faisaient petit à petit leur apparition dans les rayons des grandes enseignes, depuis fin septembre. Cela fut de courte durée, puisque lors de l’annonce officielle du confinement national par le président Macron le mercredi 28 octobre, tout produit jugé “non essentiel” n’était pas autorisé à la vente, réveillant la colère des nombreux vendeurs de jouets, fleuristes et des libraires.

C’est un premier coup dur pour les magasins qui s’étaient focalisé sur les articles d’Halloween : la fête n’aura pas lieu cette année, et bonbons, déguisements et décorations devront rester dans les placards. La déception est d’autant plus importante chez ces mêmes acteurs quand les directives autorisent les magasins de grandes surfaces et certains magasins (le groupe Fnac-Darty par exemple) à tout de même ouvrir leurs portes.

Dans le secteur du jouet, rien ne va plus depuis le 3 novembre ! En effet, les hypermarchés, la Fnac, Amazon et les autres géants de la vente en ligne (Cdiscount) peuvent continuer à vendre des jouets pendant le confinement. Philippe Gueydon, directeur de la célèbre enseigne King Jouet, parle au nom de ses 20 000 collaborateurs du secteur du jouet en questionnant “Pourquoi eux et pas nous ?”. Il fait alors mention d’une certaine concurrence déloyale qui, selon lui, nécessite l’intervention rapide de l’Autorité de la concurrence. De même, la FCJPE* a également décidé de déposer un référé devant le Conseil d’État pour « violation du principe d’égale concurrence ».

L’intention première de la fermeture de tous les magasins non essentiels est de prime abord sanitaire, afin de limiter les déplacements non nécessaires, mais va engendrer un véritable capharnaüm dans l’industrie du jouet. Nous le savons, les entreprises vendant des jeux et des jouets réalisent environ 60% de leur CA sur les trois derniers mois de l’année (selon NPD pour l’année 2019), ce qui s’annonce bien plus critique pour le dernier semestre de l’année 2020.

En parallèle, les consommateurs se sont rués plus tôt dans les magasins de jouets cette année, avec comme principal argument le risque d’un confinement pour la fin de l’année. Certaines enseignes spécialisées dans le jouet l’avaient par ailleurs anticipé : le groupe JouéClub a réalisé un sondage auprès de 1 385 client(e)s : les Français(e)s ont déjà commencé leurs courses de Noël dès septembre, avec une augmentation des ventes de 20 % par rapport à 2019 et de 12 % en octobre. Franck Mathais, spécialiste du secteur commente : “C’est du jamais vu ».

En tant qu’étudiant(e)s du Master 2 Marques et Produits Jeunesse, nous avons constaté plusieurs risques suite à ce deuxième confinement pour l’avenir du secteur des produits jeunesse pour l’année 2021 : les grandes plateformes d’e-commerce vont récupérer la majeure partie des achats de Noël, plus particulièrement les jouets. En effet, les chiffres le confirment, puisque 35 millions de français(e)s ont dépensé en ligne 44,5 milliards d’euros en un an, soit 13% de plus qu’en 2019 (d’après le cabinet Kantar).

De plus, les commerces de proximité et les artisans n’auront plus l’opportunité de vendre grâce aux marchés de Noël, annulés au niveau national. Eux, n’ont pas les moyens financiers et humains de mettre en place l’option “Click and Collect”, autorisée par le gouvernement, afin que les client(e)s puissent récupérer leurs achats d’abord commandés en ligne. Cette méthode ne représenterait “que 10%” du CA selon Yohann Petiot, et ne serait pas suffisante pour supporter les charges liées à la gestion d’un commerce.

C’est donc une vision plutôt pessimiste qui se confirme de jour en jour, cependant avec l’espoir que de nouvelles directives soient annoncées le 12 novembre, après une quinzaine de jours en confinement, pour la potentielle réouverture des différents magasins de jouets en France, afin de sauver tant bien que mal Noël 2020.

*Fédération des Commerces spécialistes des Jouets et des Produits de l’Enfant.

 

Article écrit par la promotion M2 Marques et Produits Jeunesse 2020/2021 (IAE de Poitiers – C.E.P.E Angoulême).

Sources :

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/30/reconfinement-les-petits-commerces-denoncent-des-mesures-deloyales-favorables-aux-hypermarches-et-a-amazon_6057843_3234.html

https://www.20minutes.fr/economie/2891291-20201023-coronavirus-pourquoi-course-jouets-commence-plus-tot-magasins

https://www.ledauphine.com/economie/2020/11/03/l-essentiel-de-l-actualite-economique-du-mercredi-4-novembre-2020-en-isere-savoie-haute-savoie-drome-ardeche-vaucluse-hautes-alpes-et-alpes-de-haute-provence

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/11/02/la-fermeture-des-rayons-de-produits-non-essentiels-dans-les-hypermarches-ne-suffit-pas-a-calmer-la-grogne-des-commercants_6058138_3234.html

https://www.lavoixdunord.fr/886687/article/2020-10-31/confinement-les-magasins-de-jouets-deposent-un-recours-contre-les-hypermarches