Les personnels de l’université n’ignorent pas que plusieurs de nos étudiants étrangers se sont vu refuser, pour diverses raisons (financières, choix pédagogiques, …), le renouvellement de leurs titres de séjour depuis le début de l’année. Il se sont retrouvés de ce fait immédiatement menacés d’expulsion, (Cf. la motion votée par le conseil de SHA en pièce jointe). Aujourd’hui, la Fédération Syndicale Unitaire de l’Université de Poitiers vient d’apprendre avec stupeur et consternation le refus de renouvellement de titres de séjours à plusieurs collègues de l’UP (ATER et doctorants chargés d’enseignement). Ces refus sont tous assortis d’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français qui prend effet 30 jours après sa notification).
Après les étudiants étrangers, ce sont maintenant les personnels étrangers de notre université qui sont menacés d’expulsion. La préfecture de la Vienne franchit donc une étape supplémentaire dans le harcèlement administratif et l’arbitraire envers ces populations dont la stigmatisation et le rejet institutionnels sont désormais banalisés.
Pour décider des formes que notre mobilisation devra prendre, une assemblée générale des personnels est prévue mardi 7 février 2011, de midi à 14h à l’amphithéâtre de l’ENSIP (bâtiment B1), au campus de l’UP.
En effet il s’agit de harcèlement et d’arbitraire car ces personnels sont en France depuis de nombreuses années et l’ont toujours été en toute légalité. Ils sont salariés de l’UP depuis des années et sont, tous sans exception, sous contrats avec l’UP jusqu’à, au moins, la fin de l’année universitaire en cours. Certains d’entre eux, en l’occurrence les doctorants, sont aussi inscrits à l’UP. Ils ont donc, à plus d’un titre, droit au séjour en France, ce que la préfecture de la Vienne leur refuse en toute illégalité.
Ces décisions administratives mettent les collègues dans des situations extrêmement précaires. Au bout du délai des 30 jours, il deviendront expulsables. Au bout des 30 jours, Ils risquent d’être interpellés, incarcérés en centre de rétention puis expulsés. Au bout des 30 jours, ils perdent la plupart de leur droits dont celui de travailler. S’ajoute alors une précarité financière, d’autant plus lourde qu’ils doivent faire face à des frais de justice afin d’annuler la décision de la préfecture. Au bout des 30 jours, l’université sera aussi dans l’illégalité pour emploi clandestin.
La généralisation de ces pratiques, risque de surcroît de nuire au bon fonctionnement de l’université étant donné l’importance de l’effectif étranger parmi les catégories professionnelles concernées et la charge d’enseignement non négligeable qui leur est confiée.
Dans un mois, plusieurs de nos étudiants seront privés d’enseignement !
Ces décisions administratives, illégales et arbitraires, sont donc tout simplement inadmissibles. Nous demandons aux autorités compétentes un réexamen favorable de leurs demandes de renouvellement de titres de séjour. Nous appelons par ailleurs, la communauté universitaire de l’UP à se mobiliser sans tarder pour soutenir cette demande.
Nous appelons aussi la présidence de l’UP et son administration à prendre les dispositions qui s’imposent afin de :
· Protéger leurs employés contre ces mesures.
· Faire cesser cet acharnement sans précédent et s’assurer qu’il ne se reproduira plus.
· Préserver le bon fonctionnement de l’université.