État de la Musique en France

Journal Histoire Générale de la Musique
  Résumé de l’état de la musique en France : très encouragée mais peu cultivée, encore trop attachée au style de Lully ; améliorations européennes exclusses.
  Mention des compositeurs d’opéra seria par ordre chronologique postérieurs à Lully : Colasse, Charpentier, Campra, Coste, Detouches, Bertin, Mouret, Monteclaire, Francoeur, Rebel, Blamont et Brissac. Pas de mention postérieure.
Burney visite Lille, où il s’intéresse par le chant Grégorien et les orgues dans les églises. À cet effet, il fait la connaissance de M. Devillers, organiste à l’église principal de la ville. Il continuera cette recherche dans les autres villes et églises qu’il visitera pendant son voyage.

 

Il décrit le serpent, un instrument utilisé aux églises françaises pour accompagner le chant. Il se mélange mieux avec les voix que l’orgue, mais il est trop puissant et souvent il est mal joué.

 

Le voyageur visite M. Anneuse, un organiste aveugle dans l’église de St. Maurice.

 
  Gouvernement du Théâtre Lyrique à Paris après Lully : Francine, Dumont et Guyenet. Tous allâmes faillis.
À Paris, Burney visite le Boulevard, un lieu publique qui accueille le neuf bâtiment Vauxhall et qui offre des amusements diverses : promenades –« où les gens bien habillés se baladent », cafés et galléries. Il écoute des bandes de musique avec chanteurs dans les cafés, mais il les qualifie de vulgaires.  
  Abbé Raguenet publie le 1702 le pamphlet Paralele des Italiens et des François en ce qui regarde la Musique et les Opéras, qui occasionne une controverse longue mais ineffective. Il reçoit le support de M. Fontenelle et les critiques de M. Bonnet.
Burney visite le Théâtre Italien, où il éloge l’interprète d’hautbois.  
  Biographie de Jean Philippe Rameau, compositeur dramatique prolifique. Écriture basée sur celle de Lully, mais harmoniquement plus riche et avec plus de variation dans les mélodies. Si l’ouverture de Lully est devenue un modèle, le sommet de la génialité de Rameau se trouve en ses danses.

 

Analyse de l’opéra Castor et Pollux : excès de changements de mesure.

 

Commentaire de Burney au Système sur le Bas Fondamental, le modèle harmonique de Rameau, après la lecture de ses œuvres et celles de son commentateur -M. d’Alembert- et de ses panégyristes -M. de la Borde et Abbé Roussier : peu d’invention et de découverte, usage des combinaisons anciennes avec un nom neuf. Utilisée par les italiens depuis Zarlino, mais sujet de débat en Allemagne en 1760. Malgré la fervente défense des partisans de ce système, Burney doute que les compositeurs antérieurs ou qui ne connaissaient pas cette méthode (par exemple Corelli, Bach et d’autres), doivent être sous-estimés.

 

L’auteur finalise cette partie en reconnaissant le talent et les habilités de Rameau, avec lesquelles il fut capable de gagner l’admiration du public pendant longtemps.

Burney va au Palais Royal, où il écoute Zaide, un ballet-héroïque avec musique de M. Royer. 3 des 5 chanteurs qui ont intervenue avaient été déjà entendus par Burney au Concert Spirituel : M. Gelin, M. Gros et Mademoiselle du Bois. M. et Mad. L’Arrivée complètent la formation.  
  Mention chronologique des autres compositeurs « de la vielle école » d’opéra d’après Rameau : Mondonville, Berton, Auvergne et Trial.
Burney visite le Concert Spirituel, dans la grande salle du Louvre, où le programme a compris un motet de M. de la Lande –« avec plus de puissance que d’émotion » ; un concert pour hautbois de Bezozzi ; un Exaudi Deus « crié » par Mademoiselle Delcambre ; un concert par violon en style italien interprété par Signor Traversa ; un motet de M. Philidor chanté par Madame Philidor et finalement un Beatus Vir à grand chœur.

 

 

Le voyageur entend 2 comédies à la Comédie Française sur textes de Marivaux et Molière. Il y acte Preville.

Les ouvertures et chansons entendues sont allemandes ou italiennes, un fait que Burney attribue à l’influence positive de la Lettre sur la Musique Française de Rousseau.

Résumé de La Querelle des Bouffons, surgie depuis la représentation de La Serva Padrona de Pergolesi.

Ce Querelle finalise avec l’expulsion des bouffons en 1754 et les motets à grand chœur de M. de la Lande et Mondonville deviennent très célèbres au Concert Spirituel en ayant éliminé toute mélange de musique profane italienne.

 

 

 

 

À propos de la Lettre sur la Musique Française de Rousseau et sa première du Devin du Village ; mention des critiques reçus en France et l’admiration élevée dans Europe.

L’auteur écrit un paragraphe autour de M. Philidor en louangeant son imitation du style italien. Il fait un petit raconte de ses opéras comiques qui ont eu le plus de succès.

 

En la ligne de la défense du style italien, Burney mentionne comment M. de la Lande et M. de Blainville prennent parti aussi du côté italien en gardant, cependant, certes réserves.

Raconte des tentatives d’introduire influences italiennes en France, musique italienne avec texte en français : Duni, Philidor et Monsigny.

 

 

 

 

 

 

 

Burney écoute Caillot au Théâtre Italien à Paris en interprétant un opéra comique de M. de St. Amant. Il est le chanteur et l’acteur préféré d’opéra comique de l’audience parisienne.

Cependant, le publique à ce concert-là ont qualifié l’spectacle de « détestable ».

Actuation au Théâtre Italien de Caillot, qui dissipe tous les préjudices contre le chant français.
  Première mention de Grétry comme le compositeur français qui, heureusement, porte le goût italien en France.
  À propos du style de Glück et la polémique Glückistes vs Piccinistes, qui fait diminuer le plaisir jailli de la musique autant comme elle la fait avancer vers la perfection.

 

Glück hérite la tradition de Lully et Rameau en ajoutant des développements compositifs dans les récitatifs et les airs. Il a un énorme succès en France ; la critique opine qu’il a récupéré la musique dramatique des anciens grecs.

  Courte biographie de Piccini, compositeur napolitain très prolifique. Ses œuvres sont jouées par toute Europe en différentes langues, en solutionnant une question irrésoluble jusqu’à ce moment-là: si la langue française admit la mélodie italienne. Il est installé à Paris, où il reçoit des critiques acerbes avant d’établir une réputation solide.
  Continue l’introduction progressive de musique, musiciens et compositeurs italiens dans la scène parisienne. Œuvres de Sacchini, Anfossi, Paesiello, Salieri, Duni, Philidor, Monsini et Grétry ont été représentées.
  Création d’une école de chant à Paris gérée par Piccini. Malgré la présence et les efforts du maître italien, les élèves ne sont pas italiens et pourtant ses voix n’ont été pas formées sur la musique et les mots italiens. Selon Burney, il prendrait beaucoup de temps avoir chanteurs qui peuvent être écoutés avec plaisir en Europe.
  Les chanteurs italiens Caribaldi, Chiavacci et Baglione ont acté à Paris grâce à M. de Visme du Valguay, le directeur de l’opéra, en présentant œuvres de Piccini, Sacchini, Anfossi et Paesiello. Néanmoins, ils n’ont eu pas de succès et ont été licenciés l’année suivante avec plein de fierté patriotique.
Burney fait la connaissance de M. Balbastre, célèbre organiste à l’église de St. Rocque, Notre Dame et le Concert Spirituel à Paris. Il l’écoute à St. Rocque et aussi comme invité chez lui.

Au moyen de Balbastre, Burney connaît M. Couperin, neveu du célèbre Couperin, auquel il a entendu à l’église de St. Gervais.

 

Il visite chez Mme. Brillon, une excellent claveciniste, où il entend aussi le violoniste M. Pagin, élève de Tartini. Il fut critiqué au Concert Spirituel pour avoir joué en l’style italien.

 

À Lyon, Burney entendra Signor Carminati, un violoniste vénitien élève de Tartini, et Signor Leoni, un claveciniste. Tous les deux ont resté pendant trop longtemps en France, en avaient adopté sa musique et son goût à l’esthétique du pays d’accueil.

 

À Genève, l’auteur connaît M. Fritz, un violoniste, ancien élève de Somis, et compositeur excellent.

 

Pendant son voyage de retour à Angleterre, Burney s’arrête à nouveau à Lyon le 3 décembre. Là-bas il entend Eugenie, une comédie, et Silvain, un opéra de Grétry, au théâtre ville. Malgré les beaux passages musicaux, l’expression musicale false et le chant mauvais « lui font tomber malade ».

Burney fait mention des compositeurs instrumentaux qui ont eu succès hors de France.

Selon la liste de M. Marpurg en 1755 :

-organistes et clavecinistes : Calviere, D’Aquin, Rameau, Clairembault, D’Agincourt, Couperin, Mondonville et Duphly.

-solos de violon : Le Clair

-en temps plus modernes : Philidor, Duport et Hülmandel

 

Selon l’Essai sur la Musique de M. de la Borde :

Bernier, fuguiste et contrapuntiste, Marchand, Calviere, Bousset, Couperin et Balbastre, organistes ; Le Clair, Guignon et Gavignié, violonistes ; Blavet et Rault, flutistes ; Blaise et Cugnier, bassonistes.

En passant par Languedoc et Provence, Charles Burney observe les chansons populaires et les rend jolies.  
  Paragraphe consacré à Gossec, compositeur réussi d’opéra seria et comique, d’oratorios, messes et symphonies, nommé directeur général de l’Académie Royal de Chant.
Il faît la connaissance de Grétry, avec lequel ils sont d’accord que Metastasio est le mieux (ou peut-être l’unique) poète lyrique.

Plus tard il entendra ses œuvres On ne s’avise jamais de tout et Le Huron au Théâtre Italien, où Burney confirmera que Grétry a bien appris le style italien malgré quelques déviations de caractère français.

Paragraphe sur Grétry, compositeur belge formé en Italie et installé depuis 20 ans en France. Il a écrit plus de 30 opéras comiques pour le Théâtre Italien et 6 ou 7 drames musicaux (sérieux et comiques) pour l’Académie Royale de Musique. Favorisé par l’audience, il a amélioré le goût français autant comme ils ont corrompu le sien.
  Plus d’information sur Salieri, qui avait de succès à ce moment-là entre l’audience parisienne. En provenance de Vénice, il écrivit opéras en italien, allemand et français, en se distinguant spécialement à Vienne. Il avait présenté 3 œuvres à l’Académie Royale de Musique en obtenant un éloge inusuel et comparable à celui de Glück, Piccini et Sacchini.
Burney connaît M. Abbé Arnaud, membre de l’Académie Royal des Inscriptions et Belles Lettres, avec lequel il parle sur l’accentuation de la langue grecque.

 

Le voyageur connaît M. Abbé Roussier, avec lequel il discute sa Mémoire sur la Musique des Anciens, qui propose la triple progression comme la fondation de tous les systèmes musicaux grecs.

 

À Genève il converse avec M. Serre, un théoricien excellent très versé en la théorie harmonique et la science du son.

 

Aussi à Genève et par hasard, Burney visitera M. Voltaire, en finissant très content de faire sa connaissance.

 

De retour en Angleterre, Burney reste à Paris à nouveau et il fait la connaissance de M. Diderot et sa fille, Mademoiselle Diderot, et M. Rousseau.

Depuis plusieurs conversations avec Diderot, Burney a le plaisir de confirmer que la science pour laquelle le philosophe s’intéresse surtout est la musique. En concernant son goût, Burney est non plus déçu : depuis d’heures d’entendre Mademoiselle Diderot au clavecin –« une des meilleurs clavecinistes à Paris », elle n’a pas joué que des pièces italiennes et allemandes. Pour finir son rencontre, M. Diderot lui donne plusieurs de ses manuscrits.

Avant de partir définitivement de Paris, Burney visite M. Rousseau, un fait qu’il rend spécialement important puis que « la musique a reçu si embellissements de sa plume ». Le voyageur mentionne que Rousseau avait lui donné son opinion sur chacun des articles pour son Histoire.

Burney fournis une liste de traités, dissertations et pamphlets publiés en France :

Dictionnaire musical de Brossard, 1702

Traité des règles de composition de Masson, 1705, un « classique » jusqu’à l’apparition du traité de Rameau

Règles faciles pour chanter à première vue d’Affilard, 1710, avec régulation du temps par moyen d’un chronomètre ou pendule

Une nouvelle découverte des harmoniques graves de Romieu, 1743 et 1751, en arrivant à la même conclusion que Tartini en 1714, sur laquelle il avait basé son Trattato di Musica

Explication sur la théorie et practice de la musique selon les nouvelles découvertes de Bethisy, 1752, basée sur les principes de Rameau mais pas jusqu’à les dernières conséquences

Eléments de la musique de D’Alembert, 1752, un sommaire des doctrines de Rameau

Essai sur les principes de l’harmonie, 1753, et Observations sur le même sujet, 1763, de Serre

Histoire de la musique de Blainville, 1756, où manquent plein de matériels

Guide de la composition de Gianotti, 1759, basée sur le système du bas fondamental et en fournissant une explication claire et simple de ce méthode

Expression musical et imitation de l’Abbé Morelet, 1759, plein des idées ingénieuses

Une théorie musical de Balliere, 1764, et Recherches sur la théorie de la musique de Jamard, 1769, œuvres qui développent la théorie des harmoniques naturels

Observations sur différentes points de l’harmonie, 1765, Traité sur les accords et sa succession, 1769, Mémoire concernant la musique des anciens, 1770, Harmonie pratique, 1776, de l’Abbé Roussier. Il défend le principe de la triple progression comme la base des systèmes musicaux des égyptiens, grecs et chinois. Burney lui considère très rigide pour les compositeurs contemporaines

Manuel harmonique de Dubreuil, 1767, en développant la règle de l’octave, assez critiqué par M. de la Borde

Dictionnaire musical de Rousseau, 1768, sans merci par la musique française. Cette œuvre et son auteur ont reçu des critiques dures de partie de l’Abbé Roussier et M. de la Borde

Essais sur les Révolutions de la Musique Française de Marmontel, 1778, et Dissertation sur la Musique considérée en elle-même, et dans les Rapports avec la Parole, les Langues, la Poésie et le Théâtre de Chabanon, 1785. Ces deux œuvres traitent sur la polémique des glückistes vs piccinistes en prennent différents points de vue

La Poétique de la Musique de M. le Conte de la Cepède, 1785, avec des indications pour des jeunes compositeurs de drames lyriques

Essai sur la Musique de M. de la Borde, 1780, une ample et curieuse collections de matériels

  Burney revient sur la question du système harmonique de Rameau en défendant la musique et les compositeurs qui ne concordent pas avec lui, comme Leo, Feo, Durante, Abos, Jomelli, Caffaro, Manna, Piccini, Sacchini et Paesiello
  Le voyageur défende l’écoute sur la critique, le plaisir sur l’analyse, comme il dit « heureuses les gens soit imparfait sa Musique ! »

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