Notre projet

La peinture et la musique parlent-elles le même langage dans
les représentations picturales?

Gramatica Antiveduto  (1571-1626), attribué à Pellegrino Tibaldi (1527-1596),  Sainte-Cécile chantant entre deux anges instrumentistes,  1620-25, huile sur toile, Kunsthistorisches Museum, Vienne.

Gramatica Antiveduto (1571-1626), attribué à Pellegrino Tibaldi (1527-1596),
Sainte-Cécile chantant entre deux anges instrumentistes,
1620-25, huile sur toile, Kunsthistorisches Museum, Vienne.

Nadia Bendjaballah, Phuong Tran et Laura Torres, trois étudiantes en master 2 recherche, en musicologie et en histoire de l’art. A travers ce blog nous voulons analyser des tableaux représentant des musiciens des XVIe et XVIIe siècles en associant nos compétences en histoire de l’art et en musicologie.

20140403_164546source de l’image : Philippe Junod, La musique vue par les peintres, Vilo, Paris, 1988.

D’après Philippe Junod, la peinture et la musique sont deux disciplines « sœurs ». Selon lui, il faut les encourager à se rencontrer « plutôt que de mettre en évidence les différences »[1] entre elles. La musique inspire les peintres. Junod assimile l’archet au pinceau et la palette du peintre à la forme arrondie de l’instrument de musique[2]. Depuis longtemps, la pratique de la peinture est considérée comme un art « mécanique ». C’est à la Renaissance qu’elle acquiert le statut d’art « libéral ». Pour la musique, Baldassar Castiglione prescrit que le courtisan sache jouer de divers instruments de musique[3].Il en est de même pour la peinture. Le courtisan doit « savoir dessiner » et « avoir connaissance de l’art propre à la peinture »[4]. Par ailleurs, la musique, qui fait partie du quadrivium, est aussi enseignée aux jeunes peintres. On note que parmi les peintres vénitiens de renom tels Titien, Véronèse et Tintoret certains d’entre eux ont été de grands musiciens. Par exemple, Tintoret pratiquait plusieurs instruments dont le luth. Ainsi, « depuis la Renaissance, la musique fait partie du bagage indispensable au peintre cultivé. »[5]. Nous pouvons donc dire que la musique et la peinture sont étroitement liées dans l’iconographie musicale du XVIe siècle.

Ste CecileMartianus II Van Den Enden, Sainte-Cécile et les attributs de la musique, Cabinet des Estampes – Bibliothèque Nationale

Comment le peintre s’approprie-t-il le thème de la musique ? Que met-il en valeur ? Comment les instruments de musique participent-ils à la scène picturale ? Quel rôle symbolique l’instrument de musique revêt-il dans le tableau ? En quoi la perception du peintre se distingue-t-elle de celle du musicien, quant à l’instrument de musique pris comme objet ?


[1]Philippe Junod, La musique vue par les peintres, Vilo, Paris, 1988, p. 9-10.
[2]Philippe Junod, op. cit., p. 11.
[3]Baldassar Castiglione, Il libro del cortegiano, [1ere éd. En 1528], trad. fr. par Alain Pons, Éditions Flammarion, Paris, 1991, p. 89.
[4]Baldassar Castiglione, op. cit., p. 92.
[5]Philippe Junod, ibid.


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