Petit cours d’économie à l’attention des journalistes du Figaro et du Point qui disent n’importe quoi…

Le Figaro s’est fendu récemment du titre d’article le plus bête du monde : « Selon le FMI, neuf chômeurs français sur dix n’ont aucune chance de retrouver un emploi ». Le Point l’a repris immédiatement. La note du FMI sur laquelle s’est appuyée le Figaro est disponible ici. Elle ne dit pas du tout cela, comme l’explique bien Libération dans cet article.

Comme l’économie est une matière un brin complexe, je vous propose un petit cours, le plus simple possible, pour vous expliquer ce que dit la note, pourquoi le Figaro se trompe, et ce que l’on peut en déduire en matière de lutte contre le chômage.

L’économie française dispose d’un ensemble de ressources potentiellement mobilisables pour produire des biens et services vendus sur les marchés (nationaux et/ou mondiaux) : ressources naturelles, ressources en travail, ressources en capital, connaissances, … Elle se caractérise également par un certain degré de concurrence sur le marché des biens et des services, par certaines règles en matière de fonctionnement du marché du travail et des marchés financiers, par son système de formation, de recherche, par un système juridique, fiscal, social, …, qui influent bien sûr sur les comportements des acteurs. Tout ceci définit les contours de ce que l’on peut appeler les structures de l’économie française.

Compte-tenu de ces structures, on peut calculer la production nationale que l’on pourrait atteindre. Notons-là Y*. Compte-tenu de ce niveau de production potentielle, on peut en déduire un niveau d’emploi L* nécessaire pour l’atteindre, qui, ramené à la population active, permet de calculer un taux de chômage u*. Ce taux de chômage, on peut l’appeler le taux de chômage structurel.

Chaque entreprise ne s’amuse évidemment pas à calculer ce niveau macroéconomique de production pour savoir ce qu’elle va faire : elle s’en moque. Elle cherche plutôt à anticiper ses ventes et décide en fonction de son niveau de production, et donc d’investir ou pas, d’embaucher ou pas, etc. L’agrégation de ces décisions individuelles, les échanges réalisés ensuite sur les marchés, conduisent à la formation de la production non plus potentielle, mais effective. Notons-là Y. On peut déduire de ce niveau de production Y un niveau d’emploi L nécessaire pour l’atteindre, qui, ramené à la population active, permet de calculer un taux de chômage effectif u.

Rien ne garantit que le taux de chômage effectif soit égal taux de chômage structurel. Dans tout un ensemble de cas, en effet, les entreprises se trompent dans leurs anticipations, par exemple suite à une crise, elles ont tendance à se méfier de l’avenir, à investir moins qu’elles ne pourraient, ne serait-ce que par qu’elles « sentent » (ou pensent sentir) que les consommateurs eux-mêmes ont peur de l’avenir et qu’ils consomment moins qu’ils ne pourraient. On observe donc potentiellement un Y<Y* et donc un u>u*. La différence entre u et u* est le chômage que l’on peut qualifier de conjoncturel, résultant de ces inévitables erreurs d’anticipation.

Que dit la note du FMI, alors ?

Que le taux de chômage en France, qui est d’environ 10%, est pour une très large part structurel : le u* de la France serait de 9%. Dit autrement, 90% du chômage français serait d’origine structurelle, 10% d’origine conjoncturelle. C’est pour cela que le Figaro croit pouvoir dire que « 9 chômeurs sur 10 ne pourront jamais retrouver d’emploi ». Mais c’est faux. Éventuellement, on pourrait plutôt dire, si l’on en croit l’analyse du FMI : « 9 chômeurs sur 10 sont au chômage en raison des problèmes structurels de l’économie française ». Le titre du Figaro est sexy et faux, le titre que je propose est moins sexy mais juste. A vous de choisir.

Dire que 90% du chômage est d’origine structurelle, cela signifie que, si on veut le réduire, il faut mettre en place des politiques structurelles afin de faire monter Y* et donc de réduire u*, la note du FMI en listant quelques unes. Si, à l’inverse, le chômage est massivement d’origine conjoncturelle, il faut mettre en place des politiques conjoncturelles afin de rapprocher u de u*.

Prenons l’exemple de la loi El Khomri pour montrer que ces quelques éléments permettent de mieux comprendre les débats entre économistes.

Dans la tribune signée par Piketty et al., défavorable à la loi, le premier argument consiste à dire que la composante conjoncturelle du chômage est importante : la crise a fait passer le chômage en France de 7% à 10%, l’Europe aurait dû mettre en place une politique conjoncturelle (faire de la dépense publique par exemple) pour compenser le faible investissement et la faible consommation privés, ce qu’elle n’a pas fait.

Les autres arguments avancés dans le cadre du débat, ensuite, montrent que les économistes, s’ils reconnaissent tous la nécessité de mettre en place des politiques structurelles, ne sont pas d’accord sur les priorités. La tribune d’Aghion et al. considère que la loi va dans le bon sens en se focalisant sur certaines « règles du jeu » sur le marché du travail, l’autre tribune considère que non, qu’empiriquement il n’y a pas de lien entre protection des salariés et chômage, que le problème se situe plutôt côté système de formation et marché du logement. L’essentiel des débats entre économistes se situent là, d’ailleurs, quels que soient les sujets : quelles sont les politiques structurelles à mettre en œuvre en priorité ?

Je préconise une autre réforme structurelle, qui ne changera pas la face du monde, certes, mais qui ne serait pas inutile : renforcer l’enseignement de l’économie dans les formations suivies par notre élite politique et médiatique…

22 commentaires sur “Petit cours d’économie à l’attention des journalistes du Figaro et du Point qui disent n’importe quoi…

  1. “d’après le Fonds monétaire international (FMI), le plein emploi est loin, le problème du chômage en France ne venant pas de la croissance du pays, mais étant avant tout de nature structurelle” je lis dans l’article du Point. Il est bien indiqué que le chômage serait à 90% de nature structurelle et non conjoncturelle non ?

    • Je pense que les journalistes ont repris quelques propos sans vraiment comprendre ce qu’on leur disait, puisqu’ils ajoutent ensuite : “Dans une note présentée mardi décryptée par Le Figaro, une demi-douzaine d’économistes internationaux estiment que sur les 10 % de chômeurs que compte l’Hexagone, 9 sur 10 n’ont aucune chance de retrouver un jour un emploi“. Letitre est stupide, ce passage est stupide, d’où mon billet.

      Pour le dire autrement, quand un journaliste écrit que le problème est structurel, j’ai l’impression qu’il pense qu’il n’y a rien à faire contre. Ce qui n’est pas le cas, c’est juste qu’il faut jouer sur les structures (bon, ça demande du temps et ce n’est pas si simple, mais il n’y a pas d’impossibilités. C’est comme pour les journalistes : il doit y avoir quelque chose à faire…).

      • Vous me semblez bien sévère. Je pense pour ma part que les journalistes ont compris que le pb serait dû “une trop grande rigidité du marché du travail”, et à une “trop grande protection des chômeurs”.
        Bref la fameuse “préférence pour le chômage” : “le FMI salue par ailleurs la loi El Khomri, tout en suggérant au gouvernement d’aller plus loin. En 2015 déjà, il avait estimé que les réformes mises en place dans l’Hexagone étaient trop timides invitant la France à mieux contrôler les chômeurs mettant là encore en avant des rigidités structurelles. Il avait également suggéré au gouvernement de mettre en place des incitations plus fortes de retour à l’emploi pour les bénéficiaires d’indemnités chômage, le système de sanctions étant aujourd’hui jugé peu contraignant et pas assez stricte”.
        Au début de l’article du Point : « plusieurs facteurs semblent avoir rendu le marché du travail moins adaptable à l’évolution de l’économie mondiale : des conventions collectives centralisées pour plus de 700 branches d’activité ; des procédures judiciaires longues et incertaines en matière de licenciement ; un accès relativement facile aux allocations-chômage et à la protection sociale ; un salaire minimum relativement élevé et un coin fiscal (les charges entre le salaire brut et le net, NDLR) important sur le travail »

        • Le titre et ce passage “Dans une note présentée mardi décryptée par Le Figaro, une demi-douzaine d’économistes internationaux estiment que sur les 10 % de chômeurs que compte l’Hexagone, 9 sur 10 n’ont aucune chance de retrouver un jour un emploi” sont juste inadmissibles, je ne me trouve donc pas si sévère !

          • Je suppose que pour les journalistes de ce journal il est de bon ton de fustiger “le caractère irréformable” du pays, qui condamnerait 90% des chômeurs à ne pouvoir trouver d’emploi en raison de “blocages structurels”.

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  3. Merci pour votre éclairage très keynésien.
    Il me semble tout à fait pertinent de prendre en compte les institutions dans la définition de la croissance potentielle; cependant celle-ci n’est-elle pas définie généralement comme celle qui serait atteinte en utilisant pleinement les facteurs de production? Ce qui signifie qu’à ce stade on serait au plein emploi ? Le chômage résiduel ne serait alors plus que du chômage frictionnel voire volontaire, et donc les problèmes souvent désignés comme cause du chômage structurel (formation inadéquate, rigidités du marché du travail…) dans ce cas résolus?

    • Mon éclairage n’est pas spécialement keynésien, institutionnaliste, classique, ce genre de chose,ce genre de case dans lesquelles on essaie de vous ranger, et moi, avec le rangement, j’ai du mal.

      Je pense que l’Europe a déconné grave après la crise en ne faisant pas une bête politique de relance plutôt que de faire une politique pro-cyclique d’austérité, mais bon, chaque pays avait ses propres intérêts, tout ça…

      Après, sur les politiques structurelles, j’ai mes petites obsessions, des trucs qui me tiennent à coeur, moyennement partagées par les économistes parisiens, mais bon, j’y crois quand même…

      • Si, on prends juste la France et non pas l’Europe, on ne peut pas dire que notre pays ait connu d’austérité (dans le sens où contrairement à d’autres pays européens, il n’y a pas eu de baisse des dépenses publiques en France: http://h16free.com/wp-content/uploads/2016/05/d%C3%A9penses-publiques-2014-INSEE.jpg ). La seule austérité que notre pays a connu c’est une augmentation de taxes et d’impôts. D’ailleurs, la soi disante réduction de déficit n’est que purement artificiel. Il ne s’agit d’un maquillage de chiffres comme l’a montré la Cour des comptes.
        Les dépenses publiques loin d’avoir baissé ont augmentés. Donc, en tout cas pour ce qui est de la France (je ne parle pas de l’Europe en général), j’ai du mal à voir en quoi plus de dépenses publiques seraient une solution. Je trouve malhonnête les gens qui veulent faire croire que nos problèmes (en France) seraient dûes à une rigueur budgétaire. Quand à dire que l’Europe nous imposerait une rigueur budgétaire, c’est tout aussi ridicule. Tout le monde sait que cela se passe: si l’Europe se montre sévère envers les petits pays, elle se montre laxiste pour la France. La France fait semblant (par des tours de passe passe) de vouloir maitriser le déficit public et l’Europe fait semblant de nous croire.

        J’avoue que j’ai du mal à accorder beaucoup de crédibilité à Piketty. On voit le résultat des politiques préconisés par Piketty. Il fut écouté par le candidat François Hollande qui, dans son programme (page 17), reprenait à son compte l’intitulé de son livre précédent (« Pour une révolution fiscale »). Lors d’un entretien réalisé par Mediapart le 28 janvier 2011, François Hollande affirmait ainsi « le constat est implacable : on paye d’autant plus d’impôts qu’on a de bas revenus, on a un système antiredistributif ». Mais le diagnostic fait par l’économiste était erroné. http://www.lopinion.fr/13-mai-2014/philippe-aghion-theorie-piketty-est-contestable-ainsi-que-l-analyse-empirique-qu-il Prendre en compte ce qui permet réellement de comparer la pression fiscale entre les catégories des 50 millions de Français majeurs permet d’effectuer un premier correctif sur ses résultats et de montrer que l’on passe de 24 à 40 % d’imposition sur l’échelle des revenus, au lieu de 40 à 33 %. Puis en intégrant les prestations, la courbe passe de 17 à 40 % ! Notre système d’impôt sur le revenu est donc nettement progressif. Confiant dans le diagnostic erroné, le caricaturant même, François Hollande a commencé son mandat en imposant… tous ceux qui payent l’impôt sur le revenu, classes moyennes et supérieures, qui dans son esprit pouvaient supporter sans problème une hausse de prélèvements ! On sait désormais quelles ont été les conséquences dramatiques pour l’économie de cette politique fiscale.

        L’argument que la baisse des dépenses publiques en France serait responsable du chômage est d’autant plus absurde, si on regarde un pays comme le Royaume Uni qui a connu une austérité et qui a pourtant un taux de chômage très bas.

        Sur la loi du travail, tout le monde se trompe de débat et passe à coté de l’essentiel. Ce que je trouve navrant c’est que la plupart des gens critiquent une loi tout en ne sachant même pas ce qu’il y a dedans. Objectivement parlant, je vois mal comment on peut dire que cette loi va nuire aux salariés c’est ridicule.L’inversion de la hiérarchie des normes ne fait pas que le patron sera surpuissant, il serait obligé de s’en remettre soit aux syndicats, soit aux salariés directement. Un autre exemple du ridicule des adversaires de la loi du travail: selon eux, cette loi va facilité le licenciement économique alors qu’elle ne fait que reprendre la définition du licenciement économique donné par la jurisprudence depuis une quizaine d’années. Je m’oppose à la loi du travail mais pas pour les raisons ridicules donnés par la CGT et al (ils auraient mieux faire de lire la loi et d’essayer de la comprendre avant de raconter leurs conneries) mais parce que cette loi renforce ni plus ni moins les pouvoirs des grandes entreprises au détriment des petites entreprises. Voilà l’enjeu principal de cette loi. En effet, la loi Travail limite le renversement de la hiérarchie des normes aux seules entreprises disposant d’institutions représentatives du personnel et donc en capacité de négocier. L’écrasante majorité des entreprises sera exclue de ce dispositif et devra compter sur un hypothétique accord de branche pour déroger à la loi. Or, cet accord de branche sera décidé par qui ? les syndicats et les multinationales. De plus, cette loi contient un amendement anti franchise qui risque de tuer la franchise en France.

        Cette loi illustre bien la politique mené en France depuis plusieurs décennies. Le gouvernement, les politiciens font du copinage avec les grandes entreprises francaises. Quoi de plus normal ? ils sortent tous des mêmes hautes écoles. Les grandes entreprises avec l’aide du gouvernement font tout pour casser la concurrence des autres entreprises notamment grâce à des réglementations (nuisant aux entreprises sauf à celles qui ont les moyens d’avoir de bons avocats et/ou qui ont des contacts au gouvernement). Il y a une politique à double vitesse: d’un côté, l’état fait tout pour avantager quelques multinationales (contrôlés par des énarques,…). De l’autre, on mène une politique anti entreprise (réglementation, impôts élevés, charges patronales et sociales élevés,…). Tout cela conduit à la destruction des entreprises sauf celles qui sont en connivence avec les politiciens. Ce pays est dirigé par une élite technocratique venant des mêmes hautes écoles (X, ENA,…) contrôlant la politique ainsi que les multinationales. Cette élite est en très de ruiner la France et le pire s’est que l’on a pas d’alternative politique. Le FN est encore pire que les partis traditionnels.

        Quand au fameux modèle social francais tant vanté par la gauche, il faut lire « La France injuste : 1975-2006 : pourquoi le modèle social français ne fonctionne plus » de Timothy Smith qui est un économiste social démocrate (donc on ne peut pas l’accuser de biais idéologique), celui ci démontre comment le modèle social francais loin d’être redistributif envers les plus pauvres sert à certaines catégories de personnes (notamment les fonctionnaires). Cet ouvrage démontre, dans une perspective de centre gauche, que le modèle français est : premièrement, de manière générale, non redistributif envers les pauvres ; deuxièmement, il est lui-même la cause principale du chômage ; troisièmement, il est injuste pour les jeunes, les femmes, les immigrés et leurs descendants ; enfin, quatrièmement, il est intenable financièrement. J’ai trouvé ce livre très intéressant

  4. Sur le message de P2V, la croissance potentielle est une construction intellectuelle, qui, pour des problèmes évidents d’agrégation, a fort peu de chance de trouver un jour une base empirique. Dès lors, à quoi ce concept éthéré peut-il servir pour distinguer ce qui relève du chômage structurel ? Par contre, quand on voit les obsessions de notre patronat, et sa tendance à penser la même chose depuis les années 60, on peut se demander dans quelle mesure le chômage structurel ne vient pas d’une incapacité majeure de ce dernier à négocier, en vrai… Et quelques analyses micro du marché du travail, et quelques modèles (WS-PS et ses “spécialisations” notamment, deviennent éclairantes…

    • La comptabilité de la croissance permet de calculer le PIB potentiel d’une économie, dont on peut ensuite déduire l’output gap. Sur le comportement du patronat, oui, il y aurait des choses à dire, c’est l’une des “institutions” un peu “déconnante” de l’économie française…

      • “la comptabilité de la croissance” : concept parfaitement idiot, digne d’un économètre.

        Pour rappel, l’économie, c’est une science sociale, pas mathématiques.

        Le potentiel de productivité d’un agent économique est parfaitement impossible à calculer.

        alors utiliser des mots abscons comme l’output gap…

        Sur le patronat, il y a les patrons du capitalisme de connivence, ce ne sont pas véritablement des patrons mais des profiteurs de l’état, comme les syndicats et les professions protégés.

        Quand aux vrais patrons, seul le marché sait dire s’ils sont bons ou pas, et s’ils ne sont pas bons, alors ils disparaissent.

        • Whaaaaaat ?!? Je vous rappellerai quand science sociale, par exemple la sociologie ou l’histoire, on utilise des mathématique. La comptabilité de la croissance n’est pas un concept “idiot”, elle a s’est imperfection, comme la non prise en compte des destruction, mais elle permet d’appréhender des phénomène.
          Enfin le potentiel de productivité d’un agent est calculable. Cela ne signifie pas que l’on arrive a calculer le potentiel de productivité de tous les agents (cf un footballeur, le patron d’une multinationale) mais on peut au moins l’estimer et cela n’a rien d’un délire d’économètre.

  5. Ca va faire une vingtaine d’année que j’ai quitté les banc des universités pour connaître vraiment comment marche l’économie, dans la vrai vie celle de l’entreprise et pour ce qui est du chômage, c’est très simple, les DAF puis les directions ont quittées la france depuis 6 ans maintenant car le risque politique était trop élevé (anticipations négatives dans les modèles), cela veut dire pas d’investissement le temps que la confiance revienne, soit au mieux un renouvellement de génération (20 ans) en faisant l’hypothèse que les politiciens deviennent aujourd’hui sérieux et crédibles (cf. instabilité juridique, harcèlement fiscale de Bercy, marchés publiques truqués/monopole d’état, etc.). Au niveau des entreprises captives, celle qui ont du capital immobilisé en France et qui sont coincées, on réduit un maximum les risques qui sont 1 : employer du personnel qui s’avère incompétent car sans possibilité de le licencier ce sont les bons éléments qui partent et on finis par couler (ex. bouygue telecom), 2 : l’instabilité juridique et les risques induits (dès que l’on approche les 10 employés on est obligé de sous traiter la paie à des spécialistes ou de prendre une assurance en cas de contrôle tellement c’est complexe et risqué mais ça coûte très cher).
    Finalement les start-up, là c’est encore plus simple, dès que tu cherches des actionnaires pour te financer mais surtout t’aider à recruter les bon manager, trouver les bons fournisseurs (car ça sert avant tout à ça un actionnaire à t’ouvrir les bonne portes) alors là, il n’y a que des fonctionnaires nourris au biberon catholique (l’argent c’est sale et le profit c’est l’exploitation du prolétaria) ou alors des dirigeants de grands groupes issues du même microcosme parisien/ENA/polytech qui ignorent tout de la réalité de la vie, cherchent une vache à lait pour placer leur fric et se faire mousser dans des board sans jamais avoir lu le moindre dossier, des blaireaux aussi inutiles que nos politiciens (il y a des bons patrons en france, mais ils travaillent depuis londres ou depuis la suisse). Résultat coté start-up, il n’y en a pas, il n’y en aura pas à l’avenir, car tous les bons partent et pour ma part j’envisage de partir aussi car il me faut recruter ces bon profils qui sont très cher car très rares (d’expérience moins de 0.5% du marché du travail) et en France c’est juste impossible.
    Voila, en espérant avoir éclairé ta lanterne et ne pas t’avoir trop froissé, mais tes équations macro elles ne marchent que si il y a un moteur dessous et le moteur ce sont les entreprises et comme en France il y en a de moins en moins cela ce traduit par une baise de l’indicateur d’activité (croissance) et une augmentation de l’indicateur d’inactivité (chomâge).
    PS: pour avoir vu dans les banques les chiffres du crédit à la consommation, tu peux oublier la relance par des programme d’état, le crédit à la conso est bien plus efficace et on cible encore plus finement le soutient à la consommation. C’est à mon avis l’une des raisons pour laquelle les politiques publiques sont totalement inefficace, les acteurs privés on repéré le besoin et font bien mieux qu’une administration qui est incapable de personnaliser finement l’aide.
    Que faire?
    La France va directement vers un appauvrissement massif (70% de la population ne peut épargner en fin de mois) voir un défaut de payement puis une baisse massive des salaires des administrations et assimilées, le pays sera alors en compétition directe avec les pays à bas prix et les usines reviendront peut-être ou pas. Si tu veux un exemple de ce qui vous attend, reprend l’histoire de l’Angleterre dans les années 70, le partit labour (gauche) anglais était dans la même situation que Hollande et les universitaires anglais racontaient les même conneries déconnectées de la réalité, résultat l’Angleterre a fait faillite, mise sous tutelle du FMI et finalement le labour a perdu les élections puis Tatcher a été élue pour faire le ménage. Ils ont mis 20 ans pour sortir la tête de l’eau mais ils n’ont jamais complètement remonté la pente. Aujourd’hui encore, 40 ans après, il y a des régions telle que Glasgow en Ecosse qui sont sinistrés, il y a des quartiers de Londres où les familles sont au chomâge depuis 3 générations.
    Ceci dit, quand on sort du système et que l’on accepte de prendre le risque de vivre en homme libre en comptant sur la qualité de son travail, ces amis et collègues de travail, sans CDI, garantit de statut ou de carrière à vie qui nous oblige à courber la tête et nous empêche d’envoyer chier les petits chef, de démissionner pour trouver un meilleur job et apprendre encore plus, alors il y a plein de choses à faire, on vit une époque formidable pour qui sait travailler de ses 10 doigts, il est possible de trouver partout dans le monde du travail et si l’on est un peu ambitieux, de fonder un empire… Il faut cependant accepter nos propres limites, identifier les meilleurs et se mettre derrière pour les aider et profiter de leur génie. Un véritable choix de société, pas celui fait par la France.

  6. Petit cours d’économie à Bouba-Olga qui dit n’importe quoi.

    Normal, on n’enseigne pas l’économie en France, mais le marxisme et le Keynésianisme, qui n’ont jamais marché…

    alors je vais donner une première leçon d’économie à Bouba, ça va défriser sévère, il va découvrir un truc dingue.

    Ce qui crée le chômage, c’est l’état …

    • Vous pourriez pointer les cours en Marxisme dans les modules d’enseignement des facs d’éco ou d’écoles de commerce ? Par ce que je ne les trouve pas. Dauphine ? HEC ? Le Verminnen ? Des suppôts du marxisme, c’est bien connu.

      • @ vpo :

        bien sûr, on n’enseigne pas de module de “marxisme” , cela s’appelle “module d ‘économie générale” ou “économie tout court”.

        Et quand vous regardez dedans, ben c’est du marxisme, pardon, il faut dire socialisme scientifique…
        Allez voir aussi à Science po, l’ENA ou autre.

        Ok, à Dauphine, il y a encore Pascal Salin, le seul économiste et philosophe de haut niveau en France et je dirais même en Europe)

        Allez, un petit exemple si vous ne voyez pas le biais de l’enseignement de l’économie en France :
        http://www.contrepoints.org/2016/01/14/235302-le-long-travail-militant-de-luniversite

    • Aie, aie, aie… l’Etat serait donc le grand méchant loup seul responsable de tous les maux. Alors tout d’abord je vous inviterai à éviter la démagogie lors que vous voulez rester crédible.
      Les entreprises peuvent aussi être responsable d’une forme de chômage (structurel, conjoncturel, etc.) via des anticipations négatives sur la consommation future.
      Je vous invite à lire des choses assez simple sur la théorie des jeux pouvant mener à un immobilisme, aux théories du passager clandestin. Vous pourriez même lire un peu de théorie de la croissance via Robert Solow et ce qui est développé autour entre optimum social et l’équilibre concurrentiel et vous verrez que l’Etat n’est pas responsable de tout

      A partir du moment ou vous lirez les économistes et surtout les papiers d’économie en critiquant via d’autre papiers d’économie et d’autres théories là vous avancerai intellectuellement. Tout d’abord pour vous même mais aussi pour les autres qui vont lirons par la suite.

  7. D’accord avec tout ce que vous dites… sauf à la fin.
    Vous faites un glissement sémantique entre chômage structurel / chômage conjoncturel et… réforme ou mesure ou politique structurelle et réforme conjoncturelle.
    Le mot a un sens à peu près définit en économie, mais à un sens totalement dévoyé en politique. Un chômage structurel ne se résout pas avec une réforme structurelle, mais avec des réformes qui s’attaquent au chômage structurel. De même, des réformes structurelle peuvent être mises en place afin de lutter contre le chômage conjoncturel, qui peut être aussi difficile à faire décroître que l’autre (confiance,…).

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