Le graphique qui tue

Via Paul Krugman, ce graphique saisissant, sur l’évolution de l’espérance de vie de 1990 à nos jours, aux Etats-Unis :

Krugman y voit le rôle de l’éducation et des inégalités (“les inégalités ne sont pas seulement injustes : elles tuent”). Ok, mais je ne comprends pas l’évolution différenciée entre blancs, noirs et hispaniques…

Guillaume Duval évoque rapidement sur Facebook l’effet des politiques Reagan et Bush (j’aouterais Clinton 1993-2001 quand même ;)), mais idem, j’ai du mal à comprendre l’influence différenciée selon les groupes.

Vu les commentaires qui circulent autour de ce graphique, je me dis que certains ont tendance à y voir ce qu’ils veulent y voir. Personnellement, je trouve le graphique saisissant, mais côté explications, je ne vois pas…

10 commentaires sur “Le graphique qui tue

  1. Krugman? n’a sans doute pas grand chose à voir avec:
    “Life expectancy drops for least educated whites in U.S.” signé par Sabrina Tavernise dans International Herald Tribune du 21 septembre 2012 .

      • Excès de scientisme… je m’explique. Les graphiques relatifs aux différences entre communautés hispaniques, noires et blanches relèvent de l’observation quantifiée – mais insuffisante – de la diversité ethnique et culturelle: habitudes alimentaires, modes de vie, et pools génétiques et bien d’autres facteurs d’influence cachés… Mais quelle action peut on envisager pour atteindre un objectif à définir? Est-ce l’intégration dans le corps social majoritaire actuel dominé par la culture des blancs et résultat de cinq siècles de colonisation de l’Amérique du Nord devenu les États-Unis; car les États-Unis n’ont pas commencé en 1787 mais bien avant. Je suggère de lire de Murray N Rothbard son livre http://bit.ly/RSUtnC “Conceived in liberty”; c’est l’histoire des États-Unis depuis l’arrivée des premiers européens. Si cela vous intéresse je l’ai en ebook kindle.

  2. C’est un phénomène dont l’explication nécessite la prise en compte de plusieurs facteurs: l’inégalité croissante observée dans ce pays par plusieurs chercheurs; la dégradation des services publics de soin; le développement du chômage, l’apparition d’habitude de consommation préjudiciable pour la santé sous l’action marketing des sociétés de restauration rapide et de boissons (voir l’article de Benoît Bréville dans le Monde Diplomatique de Septembre 2012 et intitulé: ” l’obésité, mal planétaire”. On y apprend que ce phénomène est devenu dans ce pays le second facteur à l’origine de décès évitable, avec 200000 morts environ par an, derrière les victimes du tabac et loin devant celles de l’alcool et des accidents de la route.
    merci pour ce blog stimulant.

  3. Intéressant. Il faudrait réussir à se procurer l’article.

    A première vue, on peut penser à un effet de sélection/composition, notamment pour les blancs : peut-être qu’il y a de moins en moins de blancs non-diplômés et que l’on sélectionne ainsi de plus en plus les individus avec les plus mauvaises caractéristiques. Cet effet est très facilement testable en regardant ce qui se passe avec un critère relatif (décile d’éducation) et non pas absolu. L’effet de composition pourrait ne pas jouer de la même façon selon les groupes ethniques.

    Si ce n’est pas un effet de composition, les autres explications iraient dans le sens de Krugman. Les blancs peu éduqués auraient de moins en moins bonnes habitudes alimentaires ou n’auraient plus accès à un système de soins de qualité mais cet effet ne joue pas sur la population noire parce qu’elle n’avait déjà pas accès à un système de soins de qualité. On peut d’ailleurs interpréter les graphiques par une convergence entre les résultats des populations noires et blanches : il y avait déjà deux Amériques mais la fracture sociale serait en train de supplanter la fracture raciale. Concernant les hispaniques, il peut y avoir un effet immigration : il est possible que le niveau d’éducation ne reflète pas la situation socio-économique et que c’est la situation socio-économique qui joue et non pas le niveau d’éducation. Ou alors la population est aujourd’hui de “deuxième génération” et a acquis les habitudes sanitaires locales. En tout cas, il faudrait contrôler par le pays de naissance.

  4. J’écarterai à ce niveau toute analyse sur les hispaniques , population mouvante, à cheval pour partie entre 2 pays .
    Concernant le degré d’éducation, on peut aussi formuler l’hypothèse que la société exclut davantage sur la base du savoir.
    Et si dans la période, le niveau général d’éducation a augmenté, ce qui est probablement le cas, on peut peut-être en déduire que “l’inégalité face à l’éducation tue”

  5. Cinq facteurs peuvent expliquer la première place hispanique.
    1-Biais statistique? exactitude des sources; fiabilité de l’échantillon hispanique?
    2-Biais démographique? espérance de vie à la naissance sera vérifiée en 2090…
    La baisse de fécondité rapide en Amérique latine (de 6 en 1970 à 2,2 en 2010 est due notamment à une volonté de mobilité sociale.
    3- Biais de la sélection de l’immigration?. La résistance physique et la volonté psychologique de mobilité sociale sont plus fortes que la moyenne pour passer le mur de la frontière Sud-Nord.
    4- Biais durkheimien communautaire? La communauté hispanique garde davantage de solidarité. La “foule solitaire” anglophone est davantage soumise aux drogues au sens large, y compris alcool, tabac, malbouffe…
    4-Biais linguistique? L’anglais est la langue euro-américaine qui produit le plus de dyslexiques avec au moins deux langues écrites et parlées. L’esperanto langue phonétique, géniale et sans exception serait mieux adaptée en tant qu’inter-langue ou langue internationale neutre et facile voir Wikipedia: Esperanto

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