T’espère vivre longtemps en bonne santé? Evite l’Allemagne…

update : chiffres de l’Insee surprenants, me disent plusieurs lecteurs. Je souscris. Jeu concours, donc : comment expliquer les évolutions constatées? Question subsidiaire : pourquoi l’Insee n’en parle pas sur son site?

Je découvre via @phil_waechter ce document de l’Insee sur l’espérance de vie en bonne santé des hommes et des femmes, sur la période 1995-2009.

Sur cette période, l’espérance de vie en bonne santé des hommes allemands passe de 60 ans à 56,7 ans. Pour les femmes? De 64,3 à 57,7 ans. Ça vous fait rêver?

Pour les hommes français, sur la même période, on passe de 60 ans à 62,5 ans. Pour les femmes françaises, de 62,4 à 63,2 ans. Faut vite imiter le modèle allemand…

Vous pourrez vérifier aussi qu’en Suède, pays qui prélève des impôts comme c’est pas permis, n’oubliez pas, l’espérance de vie des hommes est passé de 63,1 ans en 2000 à 70,5 ans en 2009. Pour les femmes, de 61,9 ans à 69,5 ans.

Je sais pas vous, mais moi, je vote pour le modèle suédois…

13 commentaires sur “T’espère vivre longtemps en bonne santé? Evite l’Allemagne…

  1. Assez surprenante cette table… En regardant plus dans le detail cependant, l’Allemagne semble perdre 10 ans d’esperance de vie entre 2003 et 2005… Dans le detail (fichier excel), l’Autriche fait pareil alors que la Belgique perds 10 ans entre 2003 et 2004!
    Quand a l’exemple de la Suede, le Royaume Uni fait aussi mieux que nous (65 ans au lieu de 62.5), de meme que l’Irlande… Alors que la Finlande est assez mal placee.
    Bref, il me semble assez difficile de tirer des conclusions tres precises des donnes presentees, j’imagine que la definition de “en bonne sante” change regulierement.
    Pour idee des ordres de grandeur, une rapide recherche google a l’air de dire que l’esperance de vie tout court a change de 10 ans entre ~ 1960 et 2010 en France.

  2. Bonjour,

    Visiblement, ce sont des données Eurostat, qui proviennent de Silc (Statistics on income and living conditions) depuis 2005 pour l’Allemagne. Les données précédentes viennent de l’EHCP (European Community Household Panel) et la documentation indique :
    “However, the main problem resides in the cultural differences
    from country to country. The questions on the existence of disabilities
    might be interpreted differently from a country to another one. It implies
    that the prevalence might differ between countries whereas there is no
    real difference in the health levels between those countries.
    Another problem is the fact that data about prevalence of disability for
    Germany and the UK come from original surveys adapted to the ECHP
    format.”

  3. Hypothèse : on mesure ici l’effet de l’intégration dans la population Ouest-allemande la population Est-allemande, vraisemblablement en moins bonne santé. En 1995, la réunification des proche et donc les données sur la population de l’Est doivent ecnore considérablement sous-estimer les effets sur la santé des usines de l’Est, plus polluantes et moins sûres.

  4. D apres cet article du Spiegel, passe etonamment inapercu, l esperance de vie des bas revenus diminue de 4 ans en Allemagne de l est et de 2 ans en Allemagne de l ouest ( http://www.spiegel.de/international/germany/0,1518,803192,00.html )

    Le seul rattachement n expliquerait donc pas tout.

    Le nombre de personnes ayant un bas revenu donne a mon sens un eclairage interessant, le rapport entre pauvrete et report des soins de sante ou esperance de vie plus basse etant , sauf erreur, etabli: il est autour de 15% en Allemagne, le double de la France et le triple de la Belgique. L ( http://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/index.php/Wages_and_labour_costs )

    L article du Spiegel ne dit pas si la definition de bas revenus est la meme que ds les stats OECD, cependant.

    Le chiffre de 10 ans que vous mentionnez pour la Belgique m etonne au vu de l absence totale de publicite qui aurait du s ensuivre.

  5. On nous bassine avec le “modèle allemand”, mais, autant le savoir (en particulier depuis l’élection d’hier) dans ce pays riche, une coalition “rouge verte” a détruit les droits des chômeurs et précaires en Allemagne (les plans Hartz), il y a désormais là-bas 20% de pauvres et l’espérance de vie est effectivement en recul. Voir à ce sujet: Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6023

  6. J’avais été surpris par cette étude ; la définition que donne l’INSEE , [http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/esperance-vie-bonne-sante.htm]
    qui est un foutage de gueule que seul un homme politique peut surpasser.

    Disclaimer : avant ma retraite, j’étais cadre à l’INSEE

    Je dois supposer comment on va estimer le moment où un individu passe en mauvaise santé. Le recours à une enquête santé par sondage est exclu : il serait dans la définition.
    L’exploitation d’actes de l’assurance maladie, tels que la prise en charge a 100% de certaines affections chroniques, est envisageable. Ce qui rendrait le résultat très dépendant de la politique comptable de la santé, et de la possibilité de certains d’accéder aux soins.
    Et il peut y avoir des effets bizarres : je suis a 100% depuis que l’on m’a remplacé les artères fémorales ; avant je mettais plus de 3 minutes au 100 (cent) mètres ; depuis, je me suis surpris a courir pour attraper le bus !

    L’idée de la mesure est louable. Mais une règle de base semble négligée : ne mesurer QUE ce que l’on peut observer.

  7. Il faut que cette notion d’espérance de vie en bonne santé soit certainement l’objet d’une harmonisation dans son mode de calcul. On doit pouvoir progresser dans l’approche de façon à pouvoir établir des comparaisons entre pays, régions, etc.
    On doit en effet lui accorder une très haute importance et davantage à mon sens que la classique “espérance de vie” tout court dont on nous rabat les oreilles pour nous faire croire au progrès, nous faire travailler plus longtemps, etc. etc. La vraie vie, c’est celle quand on a ses moyens et non pas tel un légume à l’hôpital…

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