Economie présentielle

Laurent Davezies a popularisé la notion d’économie résidentielle. Christophe Terrier lui préfère la notion d’économie
présentielle. Simple détail de vocabulaire ? Non, car Christophe Terrier souhaite insister sur le rôle des touristes dans le développement des territoires, touristes qui ne sont que
temporairement présents.

La notion d’économie présentielle permet également de se doter d’un schéma plus dynamique, en insistant sur la
circulation des personnes. Dans cette perspective, Christophe Terrier a produit des cartes tout à fait fascinantes à partir des données des touristes présents par mois et par département, en
France, en 2005.



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Voir ici pour des données, cartes, références,
etc.

J’avais déjà esquissé quelques critiques des travaux de Laurent Davezies :

1. la surproductivité de l’Ile de France est largement sujette à caution

2. croire que la production de richesse sera dynamisée si l’on concentre les moyens sur quelques territoires, à commencer
par l’Ile de France, est également contestable

A partir des travaux de Terrier et de quelques autres, on peut en ajouter de nouvelles :

3. dans la typologie de Davezies, le tourisme fait partie de l’économie résidentielle. Economie résidentielle qui
permettrait à certains territoires de se développer « hors mondialisation ». On peut douter fortement de cette catégorisation : le tourisme est une véritable industrie, la
concurrence entre territoires pour ce type d’activité n’est pas particulièrement faible. Le Futuroscope, pour prendre un exemple picto-charentais, est bien exposé à la concurrence d’autres sites
français et étrangers, il n’est pas du tout “hors mondialisation”.

4. la prise de conscience de la circulation des personnes permet également de sortir du schéma selon lequel l’Ile de
France et ses habitants produiraient une part essentielle des richesses, richesses qui seraient ensuite redistribuées aux habitants des autres régions. Prenons le cas des retraités. Dans une
vision statique, effectivement, on peut considérer que les actifs d’Ile de France participent fortement au financement des pensions des retraités du sud de la France. Mais si l’on passe à une
vision dynamique, on s’aperçoit qu’une part non négligeable des retraités du sud de la France ont travaillé, durant leur vie active, en Ile de France. Ce qui nous éloigne fortement de l’idée
selon laquelle les régions de province vivraient aux crochets de la région capitale, vous en conviendrez…

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