Croissance : la France tient mieux que les autres ?

C’est le titre d’un  Article du Figaro qui reprend les propos de notre président à Sens. Preuve en image :


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Source des données : Eurostat. Il
s’agit du taux de croissance du PIB réel de la France, divisé par ce même taux pour l’Union à 15. Une valeur de 1 signifie que la croissance française est identique à celle observée dans l’UE15,
une valeur inférieure à 1 signifie que la croissance française est plus faible que la moyenne. Les données pour 2007, 2008 et 2009 sont des prévisions.

7 commentaires sur “Croissance : la France tient mieux que les autres ?

  1. Une petite contribution complémentaire sur un sujet dont on n’a pas fini de parler. Merci encore à OBO pour sa réactivité.« En conséquence, le revenu salarial net moyen n’a pas augmenté depuis 30 ans. » Source, Commission Attali pour la croissance, introduction, page 17. Ce constat est-il fondé ? Deux documents permettent de vérifier : 1. La note du CERC association, n°11, mai 2005, rédigée par Pierre Concialdi, qui analyse l’évolution du niveau de vie des salariés sur la période 1978-2003 (25 ans). Les sources citées par l’auteur sont celles de l’Insee. 2. Les salaires en France, Insee, 2007 qui porte sur la période 1978-2005. Nous utiliserons également d’autres sources, dont celles de l’observatoire des inégalités. Le constat dressé par Pierre Concialdi est le suivant. « Entre 1978 et 2003, la masse des salaires nets perçus a augmenté, en euros constants, d’un peu moins de 30%. Cependant, cette progression reflète essentiellement celle de l’emploi salarié. » Soit une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est celle de la progression de l’emploi salarié qui fait mécaniquement progresser la masse salariale versée par les entreprises. C’est une bonne nouvelle, car parmi les idées reçues figurent celles de la diminution de l’emploi salarié. La mauvaise nouvelle, comme nous allons le voir, c’est qu’une partie des emplois en question sont plus « précaires », notamment en raison de nombreux temps partiels subis. Ce sont ces emplois partiels subis qui plombent le pouvoir d’achat du salaire net moyen, comme le démontrent les auteurs de l’Insee de l’article Le revenu salarial et ses composantes, évolution inégalités de 1978 à 2005[1]. Le tour de force du président Sarkozy pendant sa campagne présidentielle est d’avoir convaincu les françaises et les français que c’étaient les 35 heures qui étaient coupables de cette « panne » du pouvoir d’achat. Or, on peut constater comme le rappelle d’ailleurs Pierre Concialdi, que c’est durant la sous-période 1997-2002 (époque d’expérimentation, puis de généralisation des 35 heures) que « le salaire moyen a recommencé à augmenter, gagnant entre 6% à 7% de pouvoir d’achat[2] sur ces années ». Comprenne qui pourra ! Revenons maintenant à l’article de l’Insee. Dans leur présentation, les trois auteurs écrivent : « Bien que le salaire horaire ait progressé depuis le début des années 1980, et malgré les nombreuses revalorisations du Smic, le revenu salarial annuel n’a, dans le même temps, pas évolué en euros constants. Cette stagnation provient, essentiellement, du développement de situations plus précaires, caractérisées par du travail à temps partiel et un nombre moyens de jours rémunérés dans l’année plus faible. Les jeunes et les salariés qui ne travaillent pas à temps complet, sont ceux qui ont vu leur revenu salarial réel diminuer le plus, subissant ainsi pour les premiers, la baisse du nombre de jours rémunérés, et pour les seconds, celles du salaire journalier moyen. » (p. 27) Pendant le même temps, comme le montrent Pierre Concialdi, les revenus du patrimoine (toujours en euros constants) progressaient beaucoup plus vite. Ainsi, « alors que les revenus du patrimoine représentaient 21,5% du total des salaires nets en 1978, cette part est passée à 30% en 1988 pour grimper à plus de 45% en 1998 et redescendre légèrement, aux environs de 44% en fin de période. En proportion des salaires, la part des revenus du patrimoine a plus que doublé au cours des 25 dernières années [de 1978 à 2003] alors que celle des prestations sociales monétaires a été multipliée par 1,5 environ. » Si l’on se rappelle que les revenus du patrimoine sont bien moins faciles à estimer que ceux du travail salarié et que la détention du patrimoine est nettement plus inégalitaire que celle des revenus, on comprend que les inégalités monétaires de revenus ont forcément augmenté pendant ces trente dernières années. Mais tout cela n’est pas grave car comme le rappelle le même Attali dans son introduction, « l’enrichissement n’est pas un scandale, seule l’est la pauvreté » (p14) C’est d’ailleurs ainsi que l’on va s’en sortir collectivement en mettant en pratique le slogan qui a sans doute contribué à la victoire de Nicolas Sarkozy. « Travailler plus pour gagner plus ! » A comparer avec cette phrase conclusive de la présentation de l’étude de l’Insee déjà citée : « De manière générale, quand les inégalités de revenu salarial augmentent, ce sont les différences de durée de paie entre les individus qui en sont la cause principale. » Bienvenu donc dans un monde d’inégalités de revenus dont salariales croissantes ! Et vive l’enrichissement des riches grâce à la libération des freins de la croissance dont le Monde nous dit que l’inspiration des mesures est essentiellement libérale ! Tiens, mais qui en aurait douté ? [1] Romain Aeberhard
    t, Julien Pouget et Anne Skalitz, Insee [2] Remarque méthodologique, on peut parler de pouvoir d’achat puisque les données sont déflatées de l’indice des prix à la consommation. En conséquence, la phrase d’introduction de la commission Attali ne peut rien vouloir dire d’autre, mais elle est malheureusement prise à la lettre totalement inexacte. Ce n’est pas le salaire net moyen qui n’a pas augmenté depuis 30 ans (fort heureusement !). Mais le pouvoir d’achat du salaire net moyen, ce qui n’est pas du tout la même chose !

  2. sarko show: où l’américanisation de la france:

    1-être ambitieux pour soi: je je je etc
    2-être introduit dans les milieux d’affaires
    3-tenir des discours de comptoir qui interpellent entre 2 verres de rouge
    4-être élu sur des illusions et un manque d’autres projets alternatifs en brassant de l’air
    5-introduire Dieu dans les discours: à quand “dieu bénisse la france” à la fin des discours de Sarko premier
    6-manipuler les médias et vouloir faire disparaître la tv publique au profit des milieux d’affaires (voir point 2)
    7-faire disparaître progressivement la notion de solidarité (pour tous!) au profit de solidarité pour quelques uns (voir franchises médicales)
    8-lire la pensée enchaînée de Susan George ( je viens de commencer)

    etc etc

  3. J’ai écrit vendredi un commentaire sous l’article du Figaro reprenant les chiffres d’Eurostat.Hier soir, ne le voyant pas en ligne, j’ai réitéré.Ce midi, toujours pas de commentaire en ligne… Bizarre.

  4. Damned, je me suis fait doublement piéger par le journal Les Echos. Après avoir téléchargé sur leur site le rapport Attali, et commenté à chaud l’une des phrases de l’introduction (voir mon billet ci-dessus), je découvre en consultant l’ouvrage publié par la Documentation française que la phrase mise en exergue a sauté. Et j’apprends que les Echos sont poursuivis pour avoir enfreint les règles de la propriété intellectuelle. Alors si on ne peut faire confiance à un journal aussi sérieux que les Echos, où va-t-on ? Mais il est vrai que la confiance semble être une valeur en voie de disparition de nos jours puisqu’un seul homme peut se targuer, par son “opportunisme”, de faire perdre à une autre institution sérieuse, 5 millars d’€.Quelle époque !

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