Jacques Attali fait l’économie des économistes

C’est le titre le d’un article de Libé dans l’édition papier d’aujourd’hui (pas vu encore sur leur
site
voir ici), p. 4, signé par  Christian Losson et Grégory Schneider, qui fait suite
à mon billet d’hier sur les propos de Jacques Attali.  Avec interview de votre humble serviteur ainsi que de Gizmo. Réaction à chaud également de Jean-Paul Fitoussi et de Marc Touati.

“Pourquoi une telle sortie la veille d’une mission chargée, justement, de se pencher sur l’économie? ” s’interrogent les journalistes. Réponse d’Attali : “je n’y ai même pas pensé. Même si je
suis sûr que vous allez adorer faire monter la sauce. J’ai fait un premier livre sur la question il y a trente-cinq ans et il se trouve que c’est un des rares sujets sur lequel je n’ai pas changé
d’avis”.

Après la sortie  de Sarkozy sur les théories économiques, celle de Copé sur le CAE et le CAS et celle de Darcos
sur  la filière ES
, nous voilà rassurés.

Finalement, c’est peut-être ça la future conclusion de la commission Attali : pour  libérer la croissance, enfermons les économistes !

add 30/08 : dans le Figaro, ce jour,
j’apprends que l’objectif n’est pas de libérer la croissance, mais de
libéraliser les freins à la croissance”. J’ai
un peu de mal avec le concept…


(à suivre)

9 commentaires sur “Jacques Attali fait l’économie des économistes

  1. il me semblait que le candidat Sarkozy avait promis de ‘liquider’ toutes les commissions qui ne servaient à rien pour faire des économies à l’Etat.Promesses non tenues me semble-t-il. Cependant, avant de tirer sur cette commission, il est possbile de faire un tour d’horizon de l’équipe et des missions qui lui sont assignées. Pour cela il est possible de lire un billet sur le blog de David Mourey à l’adresse :http://democratieetavenir.over-blog.com/article-7067289.html

  2. "j’apprends que l’objectif n’est pas de libérer la croissance, mais de "libéraliser les freins à la croissance". "c’est là qu’on comprend qu’il est aussi nécessaire de mobiliser quelques linguistes …  

  3. <a href="http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/275132.FR.php"&gt; L’interview de Boris Cyrulnik est assez drôle</a> : Quand on lui demande : "La psychologie a-t-elle un impact essentiel dans la vie économique ? ", il répond de manière très cohérente : "Les effets de la technologie et l’urbanisme jouent un rôle essentiel. Plus de 90 % des découvertes scientifiques et techniques de l’histoire l’ont été ces cinquante dernières années. Elles modifient la façon dont on se représente soi-même et on organise son existence, à l’image de la pilule, qui permet aux femmes de se projeter dans l’existence." Ils vont s’amuser dans la commission de libération de la croissance.

  4. Faudrait inventer un moteur à sorties débiles.On met un Sarkozy ou un Attali derrière, (Ou un Soral, un Finkielkraut, un homme politique de gauche ou de droite ex-ministre…) et ça vous produit l’énergie d’une petite centrale nucléaire.Vu le post de Clic (Voir votre avant-dernier article.) concernant l’ouvrage de pseudo-SF* et ses prédictions délirantes, je pense qu’il y aurait un bêtisier à sortir. Genre un livre de 800 pages, si on cumulait celle en plus des intellectuels médiatiques et de la classe des mastodontes de la politique actuelle.Respectueusement,AJC* Y’a eu et y’a des économistes  écrivains de SF ! Et des mecs récompensés par le Grand Prix de l’Imaginaire. Gérard Klein ("Vrai économiste".), qui est l’un des monstres vivants de la SF en France, et Damasio (Ex-étudiant en ESSEC.), dont j’aime pas le premier bouquin (Vraiment pas top.) mais qui a reçu le prix également l’année dernière.

  5. "Avec interview de votre humble serviteur" sur un blog qui commence par "Je suis Maïtre…", c’est amusant comme notion de l’"humble".

  6. Maître de conférence, c’est un métier.Au passage, hein. C’est pas un type qui se dit Master Ofhe Ze Woaurld Ofhe Ze Economics Processssss, avec une épée enflammée, une boule disco et une sono d’enfer pour impressionner le quidam.Non. C’est un statut social, un job, et ça a ce nom. On peut être maître de conférence, avocat, docteur ou charpentier, et être humble. (Ou plutôt, se dire humble, en tout cas. Je vois pas en quoi un métier empêche cela.)

  7. C’est pourtat simple: un economiste sert à eviter que les hommes politiques disent n’importe quoi:

    “Quand l’electeur moyen n’existe pas, par exemple lorsqu’un conflit politique net divise l’opinion en deux groupes, l’executif tentera d’adopter une position de compromis en privilégiant les actions les plus démagogiques”
    J. Attali dans “Analyse economique de la vie politique” p4. Editions Quadrige/PUF. 1981

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