Aux frontières du réel

Mundus subterraneus in XII libros digestus / Athanasius Kircher.- Amsterdam : Johannes Janssonius van Waesberge et Elizaeus Weyerstraten, 1665 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, folio 598)

Mundus subterraneus in XII libros digestus / Athanasius Kircher.- Amsterdam : Johannes Janssonius van Waesberge et Elizaeus Weyerstraten, 1665 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, folio 598)

Jusqu’au 31 mars prochain a lieu dans le Hall de la BU de Lettres une exposition intitulée Aux frontières du réel. Du merveilleux au fantastique, organisée par le Fonds ancien avec la collaboration du CRIHAM, d’enseignants-chercheurs et d’étudiants. Deux visites guidées sont proposées, l’une le mercredi 21 mars à 12h et l’autre le vendredi 30 mars à 10h.

De la fin du Moyen Âge à l’aube de l’époque contemporaine, la perception de l’extraordinaire a beaucoup évolué. Quels sentiments les hommes et les femmes éprouvaient-ils face aux phénomènes qui sortaient de l’ordinaire ? Quand considéraient-ils qu’ils appartenaient pleinement au naturel, au réel ? Qu’est-ce que cela révèle de leurs conceptions du monde ? Portaient-ils sur les phénomènes extraordinaires un regard critique ? Quels rôles jouaient le texte et l’image dans leur perception ? Les écrivains, les auteurs utilisaient-ils des stratégies particulières pour convaincre le lecteur ? Quel but visaient-ils ? Distraction, évasion, contestation, compensation, ou glorification ? C’est à toutes ces questions que l’exposition cherche à répondre à travers six parties. Lire la suite

Prêts en Bulles # 5

Dans quelques jours débute le célèbre Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. La BU Lettres en profite pour mettre en lumière l’un des plus grands scénaristes anglais que la bande dessinée se targue d’avoir dans son monde. Le lien entre, le tout frais retraité, Alan Moore et le FIBD est indéfectible. Il commence par l’attribution par le festival du prix du meilleur album étranger en 1989 (pour Watchmen). S’ensuivront deux autres prestigieuses récompenses en 1990 et 2001 (pour V pour Vendetta & From Hell). Régulièrement, Moore fait partie des auteurs plébiscités pour le Grand Prix du Festival. Et ce, même s’il refuserait courtoisement son éventuelle attribution. Voici une partie de son Œuvre, disponible à l’emprunt.

  • From Hell de Moore & Campbell (éd. Delcourt)

From Hell/ A. Moore & E. Campbell (éditions Delcourt). Source : Decitre.fr

  • Notre avis : Quand on tient cette œuvre entre ses mains et qu’on y découvre les premières cases, il est légitime de sentir une certaine réticence à se lancer dans cette lecture. Pourtant, passée cette première impression, on s’aperçoit combien nous pouvons être happés par l’histoire de cette autopsie, bien qu’hypothétique, de Jack the Ripper. Aidé par le dessin très noir de E. Campbell, la documentation fouillée du scénariste est impressionnante (enrichie d’un appendice de plus de quarante pages). À tel point que cette fiction sombre à souhait peut être considérée comme l’œuvre graphique la plus aboutie d’Alan Moore. Culte.

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Prêts en Bulles # 4

Dans le but de faire écho aux très intéressantes dernières Rencontres Michel Foucault, In Fine Le dernier jour des vivants, la BU Lettres a choisi d’extraire plusieurs documents relatant ce sujet quelque peu sensible. Concernant le neuvième Art, voici une liste – non exhaustive – de titres disponibles. La mort inspire indéniablement les artistes. Lorsqu’elle est traitée dans la bande-dessinée, ses auteurs la rendent plus vivante que jamais…

Couverture BD YO-YO Post Mortem ; Tome 1 / LE COZ G. : Ed. Sandawe.com (source : Decitre.fr)

Couverture BD YO-YO Post Mortem ; Tome 1 / LE COZ G. : Ed. Sandawe.com (source : Decitre.fr)

  • Notre avisvoilà presque 2 ans, nous avions mis en avant ce premier « tombe » imaginé par Gilles Le Coz. C’est l’âme de J.P Gratin qui est à l’honneur ! Tout juste enterré suite à un cancer des poumons (sous-entendu), le voilà à peine en mode « RIP » que James Bône « toque » à sa tombe. C’est de façon aussi brutale que l’auteur, annonce la couleur… S’en suit l’ultime voyage de Gratin, accompagné de son morbide accompagnateur, jusqu’à la destination finale où un choix lui sera proposé… Fort de son succès, le « tombe » 2 est prévu pour mars 2017. Une autre belle occasion pour mourir de rire !

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Prêts en Bulles # 3

Toujours dans l’intention de valoriser la collection grandissante de bandes-dessinées présentes à la Bibliothèque de Lettres, ce nouvel épisode met en exergue des œuvres intégrales. Une édition qui regroupe plusieurs tomes en un seul volume qui, de surcroît, renferme une histoire close, est une belle opportunité de faire (re)découvrir de séduisantes séries. Que ce soit avec ces romans graphiques percutants comme Black Hole jusqu’à des plus récents mais non moins réussis à l’instar de Amère Russie, la BUL vous présente quelques coups de cœur disponibles dans nos rayons.

La Licorne/ Gabella et Jean (éditions Delcourt). Source : Decitre.fr

La Licorne/ Gabella et Jean (éditions Delcourt). Source : Decitre.fr

 

  • Notre avis : c’est en pleine période de la Renaissance que se déroule cette aventure. Le corps humain est au centre de toutes les attentions. C’est une véritable plongée dans l’histoire de la médecine pour cette Intégrale de La Licorne. Teintée de fantastique avec la présence des Primordiaux, cette série brille autour d’Ambroise Paré et consorts qui nous entraînent dans une intrigue addictive et complexe dont le dessin est considérablement bonifié par Anthony Jean. Mathieu Gabella scénarise ici une quête humaine des plus réussies.

 

Amère Russie/ Ducoudray et Anlor (éditions Bamboo). Source : Decitre.fr

Amère Russie/ Ducoudray et Anlor (éditions Bamboo). Source : Decitre.fr

 

  • Notre avis : c’est en 1994 que la Russie tente de reprendre le contrôle de la Tchétchénie. Durant deux ans de conflits sanglants, les civils tentent de survivre tant bien que mal. Aurélien Ducoudray imagine une femme russe, Ekaterina, dont le courage et une sacrée force de caractère sont visibles dès le début du récit. Privée de son fils parti se battre contre l’ennemi, elle apprend son emprisonnement. Une solution se présente à elle pour le délivrer : aller elle-même le chercher. Commence alors une épopée périlleuse où, accompagnée de sa précieuse chienne Milyi, Ekaterina ne reculera devant rien. Une histoire profondément humaine servie par le trait éblouissant d’Anlor. En atteste cette édition en fac-similé N&B, qui permet un peu plus de s’imprégner d’un récit graphique aussi original que prenant.

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