Deux Bibles illustrées publiées à Paris par Robert Estienne en 1540 et 1546

Du 3 au 28 février 2020, dans le cadre du Livre ancien du mois, la bibliothèque Michel Foucault accueille quatre documents du Fonds ancien : deux exemplaires de la Bible de Robert Estienne de 1540 et deux exemplaires de l’édition de 1546.

Robert Estienne (1503?-1559) : un imprimeur-libraire humaniste et engagé

Le plus célèbre imprimeur-libraire français et un des plus connus d’Europe appartient à une « dynastie » qui dénombra au moins six imprimeurs du roi. Elle commença avec son père Henri (1460?-1520). Mineur lors du décès de celui-ci, Robert (dit I) exerça sous la tutelle du nouvel époux de sa mère, Simon de Colines (1480?-1546), avant de reprendre l’officine paternelle en 1526. Lire la suite

Dans quel contexte a été écrit l’Apparatus ad Biblia Sacra ?

Introduction à l’écriture Sainte / Bernard Lamy. – Lyon : Jean Certe, 1699 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, M 7580)

Introduction à l’écriture Sainte / Bernard Lamy. – Lyon : Jean Certe, 1699 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, M 7580)

Pendant tout le mois de janvier, la BU Michel Foucault expose l’Introduction à l’Écriture Sainte, de Bernard Lamy (1699).

En 1687, Bernard Lamy, prêtre, philosophe et mathématicien, publie pour la première fois son Apparatus ad Biblia Sacra. La Bibliothèque universelle et historique de l’année 1687 précise, au sujet de cet ouvrage, que « le P. Lamy se propose […] de donner une ouverture pour l’intelligence de l’Écriture sainte à ceux qui n’ont pas le temps de lire ou le moïen d’acheter les commentaires sur toute l’Écriture. Il leur donne ici la solution des principales difficultés qui les pourraient arrêter dans la lecture des livres sacrez. »

En 1696, l’Apparatus ad Biblia devient l’Apparatus biblicus, qui a fait l’objet de plus de soin et de travail que le premier. De nombreuses rééditions de ce texte latin sont proposées pendant tout le XVIIIe siècle. De plus, dès 1689, des traductions en français du premier, puis du second ouvrage sont publiées ; trois traductions anglaises paraissent également entre 1723 et 1728. Ces nombreuses rééditions et traductions témoignent du succès de cette publication. Le contexte dans lequel cet ouvrage a été publié et diffusé pourrait-il expliquer cet engouement ? Lire la suite

La Renaissance : une période de bouleversements pour la Bible

Jamais tant qu’au XVIe siècle, la Bible, un livre en apparence immuable, n’a subi d’aussi profonds changements : ceux-ci affectèrent tout à la fois la mise en page du document et le texte lui-même.

Biblia.- Lyon : Jacques Mareschal, 1526 Service du livre ancien, XVIg 1337

Biblia.- Lyon : Jacques Mareschal, 1526
Service du livre ancien, XVIg 1337

Les humanistes cherchèrent à rendre plus conforme aux règles du latin classique la Vulgate, traduction latine de la Bible proposée par saint Jérôme au IVe siècle puis utilisée et recopiée durant tout le Moyen Âge. Suite à la chute de Constantinople de 1453 et à la fuite vers l’Occident de lettrés qui emportèrent avec eux de nombreux livres, les humanistes purent comparer la Vulgate avec les langues bibliques d’origine : ils proposèrent alors des versions latines de la Bible plus proches de ses sources hébraïques et grecques.

Grâce à la Réforme, plus attachée à l’Écriture qu’à la Tradition, le texte de la Bible, nu, sans gloses, fut valorisé par rapport aux sacrements et de nombreuses éditions furent publiées dans d’autres langues que le latin. Il existait déjà au Moyen Âge des versions de la Bible en langue courante, mais les commentaires étaient mêlés au texte lui-même, qu’on ne pouvait isoler.

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