Les camées de Louis Siriès décrits par Joannon de Saint-Laurent

Du 5 au 31 octobre 2020, dans le cadre du Livre ancien du mois, la bibliothèque Michel Foucault a accueilli un document ordinairement conservé au Fonds ancien : la Description et explication d’un camée fait en dernier lieu par Mr Louis Siriès, publiée en 1747 à Florence. Cette œuvre sera à nouveau exposée dans la même bibliothèque du 23 au 30 novembre 2020.

Comme l’indique le titre alternatif (ou Lettres de deux amis sur diverses productions de l’art), l’auteur de l’ouvrage, Joannon de Saint-Laurent, use du genre épistolaire, en vogue au XVIIIe siècle, pour rendre le sujet moins aride, instruire tout en charmant. Ces lettres évoquant un petit crucifix et un « grand » camée en lapis-lazuli sont suivies de la Description d’un camée en onyce … lequel représente le portrait de S. M. T. C. Louis XV, lui aussi gravé par l’artiste Louis Siriès. Les trois objets sont figurés sur deux planches, dont une dépliante.

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Deux Bibles illustrées publiées à Paris par Robert Estienne en 1540 et 1546

Du 3 au 28 février 2020, dans le cadre du Livre ancien du mois, la bibliothèque Michel Foucault accueille quatre documents du Fonds ancien : deux exemplaires de la Bible de Robert Estienne de 1540 et deux exemplaires de l’édition de 1546.

Robert Estienne (1503?-1559) : un imprimeur-libraire humaniste et engagé

Le plus célèbre imprimeur-libraire français et un des plus connus d’Europe appartient à une « dynastie » qui dénombra au moins six imprimeurs du roi. Elle commença avec son père Henri (1460?-1520). Mineur lors du décès de celui-ci, Robert (dit I) exerça sous la tutelle du nouvel époux de sa mère, Simon de Colines (1480?-1546), avant de reprendre l’officine paternelle en 1526. Lire la suite

La secchia rapita d’Alessandro Tassoni : « l’Italie en feu pour la perte d’un seau »

Du 2 au 31 avril 2019, dans le cadre du Livre ancien du mois, la bibliothèque Michel Foucault accueille un document d’ordinaire conservé au Fonds ancien : La secchia rapita.

La secchia rapita (Le seau enlevé) est sans conteste l’ouvrage le plus connu de l’homme de cour et écrivain Alessandro Tassoni (1565-1635), originaire de Modène.

Un poème héroï-comique

Ainsi est caractérisée, grâce au sous-titre, La secchia rapita dès les premières éditions. Dans sa préface, Alessandro Tassoni dit avoir inventé un poème d’un genre nouveau, mêlant l’héroïque et le comique, le style grave et le burlesque.

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Le Dictionnaire classique d’histoire naturelle dirigé par Bory de Saint-Vincent (2/2)

Ce billet complète celui du 7 décembre 2018

Le dessinateur, Antoine Charles Vauthier (1790-185.)

À de très rares exceptions près, les planches du Dictionnaire classique d’histoire naturelle portent la signature d’Antoine Charles Vauthier, comme auteur du dessin ou au moins responsable de sa retranscription par les graveurs. L’avertissement du tome premier lui rend un hommage appuyé, à lui et à son beau-père Louis Claude Marie Richard, décédé l’année précédente : « M. Vauthier, peintre d’histoire naturelle, connu avantageusement par des planches de Lépidoptères, gendre de feu Richard qui dessinait la botanique avec une si rare perfection, et formé sous un tel maître, est chargé de l’exécution de l’atlas. »

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Le Dictionnaire classique d’histoire naturelle dirigé par Bory de Saint-Vincent (1/2)

Du 3 au 21 décembre 2018, la bibliothèque Michel Foucault accueille le Dictionnaire classique d’histoire naturelle, dirigé par Bory de Saint-Vincent (Paris : Rey et Gravier, Baudouin frères, 1822-1831). Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du Livre ancien du mois : chaque mois, sauf en juillet-août et excepté événement de plus grande ampleur, un ouvrage du Fonds ancien est exposé, accompagné d’un commentaire.

 

Bory de Saint-Vincent (1778-1846)

Naturaliste et géographe originaire d’Agen, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent ne cessa de voyager, dans le cadre de missions scientifiques ou militaires, et de publier. Il fut le premier à fournir une véritable description générale du Piton de la Fournaise, éruption comprise, suite aux expéditions qu’il entreprit sur ses flancs en 1801. Un des deux cratères sommitaux du volcan réunionnais fut alors appelé cratère Bory, nom qu’il conserve encore aujourd’hui.

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D’étonnants ex-libris découverts au Fonds ancien (3/3)

Photo d’Auguste Dubois (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien)

Difficile de dire ce qui surprit le plus les bibliothécaires du Fonds ancien : découvrir les ex-libris superposés de Madame Sabatier et d’Alfred Mosselman, son amant, ou faire cette trouvaille au sein du Fonds Dubois !

Auguste Dubois (1866-1935)

L’enseignant à l’origine du Fonds Dubois

Chargé de cours à la Faculté de droit de Lille en 1896, Émile Marie Félix Auguste Dubois enseigna à la Faculté de Poitiers à partir de 1899, comme chargé de cours d’économie politique, puis, entre 1908 et 1935, comme professeur d’histoire des doctrines économiques et économie politique. À son décès, il légua sa bibliothèque de travail –  plus de six mille ouvrages et brochures – à l’Université de Poitiers, où elle constitue aujourd’hui le noyau du Fonds Dubois, conservé au Fonds ancien.

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D’étonnants ex-libris découverts au Fonds ancien (2/3)

Une collection de récits de voyages imaginaires abritant deux ex-libris superposés, de personnes ayant entretenu une relation amoureuse pendant une dizaine d’années, tel est le genre de découverte que l’on peut faire au Fonds ancien !

Les 17 premiers volumes (sur 36) des Voyages imaginaires, songes, visions, et romans cabalistiques / [éd. par Charles-Georges-Thomas Garnier].- Amsterdam [i.e. Paris], 1787-1789 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1511)

 

Cette collection, ce sont les 36 volumes des Voyages imaginaires, songes, visions, et romans cabalistiques, publiés entre 1787 et 1789, et les ex-libris, celui d’Alfred Mosselman, objet d’un précédent billet, et de Madame Sabatier, évoquée dans celui-ci.

Un troisième billet est consacré à Auguste Dubois, entré en possession de ces exemplaires, légués après son décès à l’Université de Poitiers, où il enseignait.

 Aglaé Joséphine‎ Savatier, dite Apollonie Sabatier (1822-1890), Madame Sabatier ou la Présidente

L’égérie des artistes et des écrivains Lire la suite

D’étonnants ex-libris découverts au Fonds ancien (1/3)

Quelle n’a pas été la surprise des bibliothécaires découvrant deux ex-libris superposés, celui de Madame Sabatier et dessous, visible par transparence, celui d’Alfred Mosselman, son amant !

Ex-libris de Madame Sabatier et d’Alfred Mosselman au tome 23 des Voyages imaginaires, songes, visions, et romans cabalistiques / [éd. par Charles-Georges-Thomas Garnier].- Amsterdam [i.e. Paris], 1787-1789 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FD 1511-23)

 

 Ces ex-libris ont été trouvés sur la garde collée d’ouvrages parus entre 1787 et 1789 dans la collection Voyages imaginaires, songes, visions, et romans cabalistiques. Les trente-six volumes qui constituent cet ensemble portent tous ces deux ex-libris, à l’exception du quatorzième, où ils ont visiblement été ôtés.

Ces exemplaires sont parvenus entre les mains d’Auguste Dubois qui à sa mort, en 1935, les légua, ainsi que le reste de sa bibliothèque, à l’Université de Poitiers, où il enseignait. Ils sont à présent conservés au Fonds ancien.

Alfred‎ Mosselman‎ (1810-1867)

L’homme

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Gustave Doré illustre la Divine Comédie (2/2)

Ce billet complète celui du 9 mai 2018, consacré à Dante Alighieri et la Comédie, ainsi qu’à leur influence jusque vers les années 1860.

Gustave Doré (1832-1883) et La Divine Comédie

Quand, en 1861, Gustave Doré publia L’Enfer de Dante, il avait déjà illustré Rabelais (1854), les Contes drolatiques de Balzac (1855), Le Juif errant (1856) et fourni des caricatures lithographiques au Journal pour rire (1847-1850).

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Gustave Doré illustre La Divine Comédie (1/2)

Du 2 au 31 mai 2018, dans le hall de la BU Lettres, le Livre ancien du mois est consacré à La Divine Comédie de Dante, illustrée par Gustave Doré. Elle est habituellement conservée au Fonds ancien.

Dante Alighieri (1265-1321) et la Comédie

Perdu dans une forêt obscure (celle de l’erreur, du péché ?) le Jeudi Saint de l’an 1300, Dante doit traverser, vivant, l’Enfer et le Purgatoire, guidé par le poète Virgile. Il accède finalement au Paradis, sous la conduite de Béatrice, la femme aimée, qui siège parmi les bienheureux, près de Dieu. Telle est sommairement la trame de La Divine Comédie, l’ouvrage le plus célèbre de Dante Alighieri et sans doute de la littérature italienne. Le florentin appelait son œuvre, aux styles mêlés, en langue vernaculaire et au dénouement heureux, Comedia (ou Commedia). Boccace, le plus illustre de ses biographes, la qualifia de « divina », épithète intégrée au titre dans la seconde moitié du XVIsiècle. Lire la suite