À la découverte du monde

Les six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes / J.-B. Tavernier.- Rouen : Paris : Pierre Ribou, 1713 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 81168)

Les six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes / J.-B. Tavernier.- Rouen : Paris : Pierre Ribou, 1713 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 81168)

Le vendredi 6 décembre à 12h, est proposée au Fonds ancien une Heure du Livre ancien intitulée À la découverte du monde : les récits de voyages de l’époque moderne. Elle sera animée par Sébastien Jahan, maître de conférences en histoire.

À partir du XIIIe siècle, les explorations conduites par des Européens, à destination de terres lointaines, ont été de plus en plus nombreuses : Marco Polo (1254-1324) vers l’Asie, Vasco de Gama (1469 ?-1524) en direction de l’Inde, Magellan (1480-1521) vers l’Inde à travers le Pacifique, Hernan Cortès (1485-1547) vers l’Amérique du Sud, Jacques Cartier (1491-1557), qui découvrit le Canada, Christophe Colomb, James Cook (1728-1779), Bougainville (1729-1811), qui fit le tour du monde, La Pérouse, etc.

Histoire generale des voyages / Antoine François Prevost.- Dresde : George Conrad Walther, 1747 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, Up 13)

Histoire generale des voyages / Antoine François Prevost.- Dresde : George Conrad Walther, 1747 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, Up 13)

Relations de voyages

Les grands explorateurs et voyageurs ont découvert et, dans certains cas, décrit, les mœurs et le langage de populations inconnues, la faune et la flore de régions lointaines, leur patrimoine architectural, etc. Que la destination soit proche, en Europe, ou éloignée, le nombre des découvertes et des surprises était important car les différences étaient grandes entre les modes de vie des contrées visitées et le pays d’origine de l’explorateur. Les découvertes et les rencontres étaient rapportées dans des « relations de voyages », qui se multiplièrent à partir du milieu du XVIIe siècle. Leur diffusion, ainsi que l’augmentation de la quantité et de la variété des produits exotiques importés en Europe, ont permis le développement du goût pour ce qui était exotique au XVIIIe siècle, qui a lui-même en retour favorisé l’édition de récits de voyages, qui firent l’objet de modes successives : la mode turque à la fin du XVIIe siècle, chinoise au début du XVIIIe siècle, américaine vers 1750. Les récits étaient très variés, même pour une période ou une destination donnée.

Nouvelle relation de l'Afrique occidentale / Jean-Baptiste Labat.- Paris : Guillaume Cavelier, 1728 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 30167)

Nouvelle relation de l’Afrique occidentale / Jean-Baptiste Labat.- Paris : Guillaume Cavelier, 1728 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 30167)

La connaissance de l’autre

Le goût pour l’exotisme traduisait certes une curiosité pour ce qui était nouveau, étranger, mais il était aussi l’expression d’un jugement porté sur l’Asiatique, l’Africain, l’Américain, à partir de critères qui leur étaient étrangers.

En effet, la connaissance des mondes extra-européens, les efforts pour les comprendre, ne progressèrent que lentement au cours des siècles. La perception du monde restait superficielle au début du XVIIe siècle : l’intérieur des terres n’était pas connu. Les voyages de Bernier et Tavernier en Inde, la plupart des relations jésuites concernant l’intérieur des terres de la Chine sont en effet postérieures à 1640 ; très peu d’expéditions touchèrent l’intérieur des terres africaines entre le XVIe et le XIXe siècle ; Grands Lacs et vallée du Mississippi ne furent explorés par Marquette et Joliet que vers 1670. Il y avait peu de colonies de peuplement, les terres étaient exploitées sans mesure.

Les missionnaires furent parmi les premiers à être confrontés à la différence et à la question de l’adaptation du message évangélique et des valeurs occidentales qui lui étaient liées. Les Jésuites ont essayé de comprendre les peuples qu’ils évangélisaient et d’adapter l’Évangile, ce qui leur valut des difficultés avec les Franciscains et les Dominicains dès le milieu du XVIIe siècle et tout au long du XVIIIe siècle (la querelle des rites), ainsi qu’avec les monarchies européennes quand leur sympathie pour les peuples allaient jusqu’à leur faire prendre leur partie dans des conflits, notamment en Amérique du Sud.

Quelques lectures…

L’Europe et la conquête du monde, XVIe-XVIIIe siècle / Jean Meyer. – [Nouv. éd.]. – Paris : A. Colin, 1996. – (U ; 329)

Les Européens et la mer : de la découverte à la colonisation 1455-1860 / Philippe Jacquin, Pierre Ragon ; sous la dir. de Patrick Villiers. – Paris : Ellipses, 1997. – (CAPES/Agrégation)

Européens et espaces maritimes, vers 1690, vers 1790 / Paul Butel. – Talence : Presses universitaires de Bordeaux, 1997. – (Parcours universitaires)

Espaces coloniaux et espaces maritimes au XVIIIe siècle : les deux Amériques et la Pacifique / par Jean-Pierre Poussou, Philippe Bonnichon, Xavier Huetz de Lemps. – [Paris] : SEDES, 1998. – (Regards sur l’histoire ; 125. Histoire moderne)

L’Europe à la découverte du monde : du 13e au 17e siècle / Jean-Pierre Duteil. – Paris : A. Colin, 2003. – (Campus. Histoire)

Nouveaux mondes / Jean-Yves Sarazin. – Paris : Bibliothèque Nationale de France, Bibliothèque de l’Image, 2012

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