L’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers

Poitiers, Bibliothèques universitaires, Service du Livre ancien, Folio 2017

La corderie

A l’origine du projet…

Plusieurs libraires, dont Le Breton, lancèrent le projet d’encyclopédie en 1740 : ils  voulaient imiter une publication anglaise, la Cyclopedia de Chambers. Le travail fut finalement confié au polygraphe Diderot et à l’académicien d’Alembert, caution scientifique du projet ; il s’agit de deux personnalités très différentes, qui s’entourèrent rapidement de nombreux auteurs, comme Rousseau pour la musique ou Marmontel pour la littérature.

L’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers reflète le goût du siècle pour la somme de connaissances. Elle illustre l’idée des philosophes selon laquelle la connaissance apporte la liberté et montre l’« ordre et l’enchaînement des connaissances humaines ». Elle donne sur chaque art et science les principes généraux et les détails essentiels

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Marchande de modes

Les difficultés

L’entreprise obtint un privilège (qui donnait aux libraires l’autorisation de publier, mais aussi le monopole pour le faire) en 1748. Le premier tome parut en 1751. Les tomes suivants furent publiés les uns après les autres car l’entreprise était coûteuse et les difficultés politiques s’accumulaient.

Suite à l’attentat de Damiens contre le roi Louis XV en 1757 et à la publication en 1759 du De l’Esprit d’Helvetius, le privilège fut révoqué en 1759. Grâce au soutien de certaines grandes personnalités, comme le directeur de la librairie Malesherbes, les planches continuèrent d’être publiées de 1762 à 1776. Les dix derniers tomes de textes parurent en 1765 sous une fausse adresse à Neuchâtel, puis Panckoucke édita des suppléments de 1776 à 1780. En tout, furent publiés 35 tomes.

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Économie rustique : le ver à soie

Succès

4225 personnes avaient acheté les volumes par souscription. Mais, à la veille de la révolution, 25 000 exemplaires avaient été vendus, toutes éditions confondues. Il y eut en effet des rééditions, des éditions pirates et des adaptations : l’in-folio de Lucques, l’in-folio de Livourne, l’in-folio de Genève, l’in-quarto de Genève et Neufchâtel et l’in-octavo de Berne et Lausanne.

Le public n’était pas uniquement français. Beaucoup d’acheteurs étaient étrangers et lisaient l’Encyclopédie sans difficultés puisque le français était une langue très répandue au Siècle des lumières. Le lectorat était composé de savants spécialisés, de riches aristocrates, mais aussi de sociétés de lecture des petites villes ou de familles de la moyenne bourgeoisie.

Plusieurs Heures du Livre ancien vous donnent la possibilité de découvrir ce monument de l’histoire de l’imprimerie française ; elles ont lieu au Fonds ancien le vendredi 16 octobre à 12h, le lundi 19 octobre à 18h, ainsi que le lundi 9 novembre 2015 à 12h à la BU Michel Foucault et le mardi 3 mai 2016 à 11h à la BU du Futuroscope.

Entrée libre sur inscription préalable

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